Les innovations technologiques portées par le continent pendant l’année écoulée ont majoritairement visé à améliorer le quotidien des populations.
Retro 2015 : les difficultés quotidiennes inspirent l'innovation en Afrique
L’Afrique est selon l’OMS le continent où l’accès à l’eau potable est le plus difficile. Jusqu‘à 300 millions de personnes n’ont pas accès au précieux liquide. La réalité s’est imposée à Askwar Hilonga, un scientifique tanzanien lors d’un voyage dans un village reculé dans son pays. De son expérience malheureuse, il a décidé de faire une solution. Il a mis au point un procédé pour rendre l’eau potable à moindre coût. La technique permettra selon lui, de réduire les risques de maladie certes, mais il s’agit aussi d’une opportunité d’affaires puisque la question de la qualité de l’eau concerne quasiment tout le monde. “70 pourcent des neuf millions de ménages tanzaniens n’utilisent aucun filtre à eau, constate-t-il. Voilà la taille de ce marché. Et nous ne parlons que de la Tanzanie. Neuf millions de ménages. Maintenant imaginez le Kenya, l’Ouganda, l’Ehtiopie, l’Afrique subsaharienne, l’Inde et le reste du monde. Le marché est très vaste”.
Créer pour résoudre des problèmes réels qui se posent aux Africains voire à l’ensemble du monde n’est plus un luxe sur le continent. D’ailleurs, l’Afrique n’est plus un récepteur de technologies élaborées ailleurs. L’Afrique du Sud s’est, par exemple, fait
une spécialité en matière de greffe cardiaque. Le célèbre hôpital Groote Shuur de Cape Town a réussi à positionner le plus petit pacemaker au monde. Cet appareil apporte une aide au rythme cardiaque des patients qui en sont équipés. La nouveauté ici explique le cardiologue Ashlen Chin, est que l’opération chirurgicale a été réduite à sa plus simple expression et aucune incision n’est plus faite. Cela est encore le cas pour les anciens appareils. Il explique que “ce pacemaker particulier n’est pas muni de plomb. Il permet donc de prévenir des complications potentielles qui peuvent provenir des poches ou du plomb”.
Sauvegarde des éléphants
Les difficultés que rencontrent les populations sont une source d’inspiration intarissable en Afrique. Les défis que la vie moderne réserve aux déficients visuels intriguent et soulèvent des questions. Un groupe de quatre étudiants nigérians a décidé d’y apporter une solution grâce à Humane, une application web intuitive destinée à faciliter la vie à cette catégorie de personnes. “Nous avons regardé les aveugles et nous avons vu que ces gens étaient séparés du monde, expliquent les créateurs. Ils sont séparés des gens qui peuvent voir, n’est-ce pas ? Ils ne peuvent pas se déplacer librement, ils ne peuvent pas naviguer sur internet et ne peuvent pas jouer à la musique. Ils ne peuvent rien. Alors nous avons dit, OK. Faisons quelque chose pour ces gens afin qu’ils participent aussi à la vie sociale.”
Certains projets en Afrique ont apprivoisé des applications éditées par les géants de l’industrie numérique. Google Street permet par exemple la surveillance d‘éléphants dans le parc naturel de Samburu au Kenya. Ici encore la technologie se met au service de la préservation de l’environnement au bénéfice des générations futures.