Politique, économie, société, sécurité des plans qui auront marqué l’Afrique en 2015. Du Nigéria au Burundi en passant par le Togo, l’Ethiopie ou l’Afrique du Sud, le continent aura marqué l’histoire.
Retour sur l'Afrique en 2015
Election présidentielle au Nigéria
Le 30 mars 2015, Muhammadu Buhari est démocratiquement élu. Il a 15,4 millions de voix face à son principal rival Goodluck Jonathan. Le général de 72 ans avait déja dirigé le pays il y a un peu plus de 30 ans après un coup d’Etat. Muhammadu Buhari promettait de lutter et de vaincre le groupe islamiste Boko Haram et de s’attaquer à la corruption déjà enracinée dans le pays.
Sept mois après son investiture le 29 mai dernier, il n’a toujours pas, selon plusieurs analystes, réglé les maux auxquels son pays est confronté. Ebun-Olu Adegboruwa analyste politique nigérian pense que Muhamadu Buhari a joué avec la constitution.
Bien que critiqué sur les lenteurs observées quant à la mise en place de son équipe, le président aura tout de même fait d‘énormes avancées ; notamment dans la lutte contre la corruption et la sécurité. Une grande partie du pays autrefois aux mains des islamistes est désormais sous contrôle des forces tchadiennes et Nigériennes.
Le Burundi
Ce pays se sera fait remarquer par de fortes tensions à l’annonce ( fin avril) de la candidature du président Nkurunzinza pour un troisième mandat, . S’en sont suivies des manifestations qui ont fait au moins 200 morts, des dizaines de blessées et près de 180.000 déplacés. Et c’est pour un nouveau mandat de 5 ans qu’il a prêté serment le 20 août dernier.
Yolande Bouka de l’Institut d’Etudes de Sécurité (ISS) pense que le pays ne sortira pas de sitôt du chaos. La situation est loin de s’améliorer malgré la réinvestiture du président contesté. Le 17 décembre, l’ONU parlait d’un pays au bords de la guerre civile .
Au Togo
La cours constitutionnelle a validé la candidature du président Faure Gnassingbe pour «un troisième mandat»:http://www.rfi.fr/afrique/20150503-togo-nouveau-mandat-faure-gnassingbe-election-fabre-eyadema. Faure Gnassingbe dirige le pays depuis la morts de son père Gnassingbe Eyadema, qui aura passé 38 ans à la tête du Togo.
La corne de l’Afrique
Cette zone du continent noir aura également fait parler d’elle avec le Soudan du Sud. Le Président Omar Hassan El Béchir s’est maintenu au pouvoir, à la suite d’un scrutin boycotté par l’opposition.
“Les résultats étaient connus d’avance: Il ya une sorte d’insatisfaction à l‘égard de la performance du gouvernement à ce stade. Et dans le même temps, le sentiment général que cette élection ne changera rien et ne permettra d’atteindre rien de nouveau. Le résultat est connu et le gagnant aussi. Donc il n’y a pas d’ambitions à faire un changement dans les politiques générales. Il n’y a pas d’enthousiasme envers le vote et il n’y a aucun désir de connaître les résultats, car il n’y aura pas de surprise “, a déclaré le Dr Hamad Omer Hawi, professeur de sciences politiques à Bahri (université au Soudan.
En Ethiopie, l’opposition a déclaré le scrutin biaisé et gagné d’avance par le parti au pouvoir : “je savais que le EPRDF allait gagner les élections, mais pas avec un 100 pour-cent. J’ai été étonné à l’annonce des résultats par les médias gouvernementaux “, a déclaré Mehalet Facil, journaliste. L‘économie nationale croît d’environ 9 % chaque année, mais ne profite qu‘à une infime partie de la population.
L’Afrique du Sud
Elle aura également été au-devant de la scène avec les violences qualifiées de xénophobes# qui ont faits plusieurs morts. Des violences imputées au fort taux de chômage dans le pays. Poussant les étrangers au départ.
“Nous ne devons pas appeler ce lieu notre deuxième maison. Nous devons nous préparer, vendre notre propriété et rentrer à la maison, ou aller nous établir ailleurs”, raconte Abdulishola Adeyemi, ressortissant nigérian. Des milliers de migrants ont fui l’Afrique du Sud au cours de ces violences d’avril. Selon les données du dernier recensement, l’Afrique du Sud compte environ 1,7 million d‘étrangers.
En Namibie, l’ancien président Hifikepunye Pohamba a remporté le prix du leadership africain de la Fondation Mo Ibrahim, une récompense qui vise à reconnaître la bonne gouvernance.