Narvin Dawson a rendu un verdict qui pourrait mettre le patron de la défunte Megaupload entre les mains de la justice américaine.
Un juge néozelandais ouvre la voie à l'extradition de Kim Dotcom
Les fêtes de fin d’année risquent d‘être agitées pour le patron allemand de Megaupload. Un tribunal néozelandais a conclu ce 23 décembre que les charges étaient suffisantes pour que le fondateur et principal responsable de la plateforme de téléchargement en ligne soit extradé vers les Etats-Unis. “Ce tribunal constate que les prévenus doivent répondre à l’ensemble des 13 chefs d’accusation, a déclaré le juge néo-zélandais en charge de l’enquête. Si la décision d’extradiction est confirmée, Kim Dotcom et trois anciens responsables de Megaupload devront répondre des faits de fraude, de blanchiment et de racket aux Etats-Unis. Dans son exposé de motifs, le juge dit avoir réuni des “preuves accablantes” contre les prévenus.
Les Américains soupçonnent en effet Kim Dotcom et ses anciens collaborateurs d’avoir distrait 175 millions de dollars et en ont personnellement tiré profit. Ils auraient également occasionné une perte nette de près d’un demi-milliard de dollars pour l’industrie culturelle aux Etats-Unis. Des accusations qu’a toujours contesté Kim Schmitz, le vrai nom de Kim Dotcom.
I never lived there
I never traveled there
I had no company there
But all I worked for now belongs to the U.S.
https://t.co/l3B0Cuj0tr— Kim Dotcom (@KimDotcom) 29 Mars 2015
Procédure en appel
Au sortir de l’audience, Kim Dotcom a confié à la presse sa déception, mais a promis de se battre jusqu’au bout. “J’aimerais dire que ceci n’est pas le point final de cette affaire. J’ai interjeté appel de ce verdict. Je suis toujours en liberté sous caution et nous allons suivre l’ensemble de la procédure jusqu’au bout”.
La décision finale d’extrader un prévenu de la Nouvelle-Zélande vers un pays étranger revient à la ministre de la Justice Amy Adams. Celle-ci a dit ne pas vouloir se prononcer à ce stade de la procédure puisqu’avec l’appel, l’affaire reste pendante devant les tribunaux.
La procédure d’extradition de Kim Dotcom et de ses anciens collaborateurs traine depuis son interpellation en janvier 2011. Les autorités américaines du département de la Justice et la police fédérale lui reprochent d’avoir utilisé la plateforme Megaupload pour construire un véritable réseau de pillage en ligne. La peine pour l’ensemble des accusations qui justifieraient leur extradition pourrait leur valoir jusqu‘à 20 ans de prison ferme.