Maroc : les cultivateurs de cannabis lassés de ne pas pouvoir travailler légalement

Photo de plantes de cannabis dans le village de Bni Hmed dans la vallée de Ketama, au nord du Maroc.   -  
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Au pied du mont Tidghine, dans le nord du Maroc, les agriculteurs des vastes champs de cannabis du village d'Azila se plaignent de ne pas réussir à joindre les deux bouts.

Face à la concurrence du chanvre industriel qui s'est beaucoup développé en Europe ces dernières années et les risques liés à cette activité illicite dans leur pays, ces cultivateurs marocains poussent à l'accélération de la mise en œuvre de la légalisation du cannabis thérapeutique voté en 2021.

"Les agriculteurs sont désespérés par le commerce de la drogue, c'est pourquoi ils attendent la légalisation, afin qu'elle puisse créer un marché médicinal , explique Mohamed Abbout, à la tête de l'association du massif du Rif,  Les chiffres parlent d'eux-mêmes, plusieurs États américains ont réalisé des recettes de 26 milliards d e dollars en 2020. Ces résultats importants procurent de l'espoir aux habitants de sortir la région de sa crise économique."

D'après l'ONU, le Maroc est le premier producteur de cannabis au monde. La majorité de ses plants se trouve dans cette région du Rif où les cultivateurs attendent des licences pour vendre leur production sans risquer d'être sanctionné. " Nous sommes convaincus que la légalisation est dans notre intérêt et nous la soutenons, témoigne Abdessalam El Hadri, résident d'Azila,  Les gens pourront au moins vivre en paix sans craindre d'être poursuivis. En ce qui concerne le cannabis, je peux vous dire qu'ici, il y a 60 à 70 % de personnes qui ont été poursuivies à cause du cannabis, donc nous sommes en faveur de sa légalisation, pour que les gens puissent vivre librement et sans risque de se faire arrêter."

Selon le ministère marocain de l'Intérieur, les revenus agricoles annuels issus du cannabis ont chuté d'environ 175 millions entre le début des années 2000 et 2020.

Créée en juin dernier pour contrôler l'industrie, L'ANRAC ou agence nationale de réglementation des activités relatives au Cannabis étudierait les candidatures.

Elle a indiqué le 4 octobre 2022 avoir délivré 10 autorisations d’exercice des activités de transformation et de fabrication du cannabis, ainsi que de commercialisation et d’exportation du cannabis et de ses produits à des fins médicales, pharmaceutiques et industrielles.

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