Le Premier ministre libyen "ne cédera le pouvoir qu'après les elections"

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Le Premier ministre intérimaire libyen Abdelhamid Dbeibah a réaffirmé mardi qu'il ne céderait le pouvoir qu'à un gouvernement sorti des urnes, alors que le Parlement se penche jeudi sur son remplacement, en plein chaos institutionnel.

"Je n'accepterais aucune nouvelle phase de transition ou autorité parallèle", a déclaré le Premier ministre dans un discours télévisé, en affirmant que son gouvernement intérimaire basé à Tripoli (ouest) ne remettra le pouvoir qu'à "un gouvernement élu".

M. Dbeibah a livré une virulente charge contre la "classe politique hégémonique" et les "marchands d'illusions" qui ont "volé le rêve de 2,5 millions d'électeurs" ayant récupéré leurs cartes d'électeurs vote en vue des élections avortées de décembre.

Son discours intervient alors que le Parlement, qui siège dans l'Est, tente de le remplacer. Lundi, la chambre des représentants a en effet auditionné deux candidats au poste de Premier ministre intérimaire, avant un vote prévu jeudi, une démarche susceptible d'exacerber les luttes de pouvoir.

Le Parlement, considéré comme la chasse gardée de son président Aguila Saleh, un cacique de l'Est, "émet des textes sans quorum", ce qui constitue une "falsification", a fustigé M. Dbeibah.

La Libye s'est enlisée dans une crise politique majeure avec la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Après des années de conflits armés et de divisions entre l'Est et l'Ouest, le gouvernement Dbeibah a été mis sur pied il y a un an, sous l'égide de l'ONU, pour mener la transition d'ici une double élection présidentielle et parlementaire initialement prévue le 24 décembre.

Censées être l'aboutissement de l'interminable transition post-Kadhafi, ces élections ont été reportées sine die, sur fond de désaccords entre un pouvoir à l'Est incarné par le Parlement et le maréchal Khalifa Haftar, et un autre à l'Ouest autour du gouvernement Dbeibah et du Haut Conseil d'Etat, instance faisant office de Sénat.

Le Parlement estime que le mandat de l'exécutif a expiré avec le report des élections, mais l'exécutif assure que sa mission est censée durer jusqu'à la désignation d'un gouvernement sorti des urnes.

La démarche du Parlement risque de voir à nouveau le pays dirigé par deux gouvernements parallèles, comme ce fut le cas en 2014, en pleine guerre civile.

Si aucune nouvelle date du scrutin présidentiel n'a été fixée, M. Dbeibah a déclaré mardi avoir entamé des "consultations pour présenter un plan d'action en vue des élections et d'un amendement de la Constitution" provisoire en juin.

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