Afrique du Sud : violences sexistes en hausse en temps de Covid-19

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En Afrique du Sud, plus de cent viols sont recensés chaque jour et une femme est assassinée toutes les trois heures, selon les chiffres officiels. Entre juillet et septembre, les viols ont augmenté de 7,1 % avec 9.556 plaintes enregistrées. Sans parler des viols non déclarés.

Ce type m'a tellement battue. Je me suis détestée d'avoir laissé cela m'arriver. J'avais beaucoup de questions, j'étais très en colère explique une victime.

Pour contrer la multiplication de ses actes, des brigades contre les violences sexistes ont vu le jour en Afrique du Sud. Elles ont été lancées en août dans la région de Johannesburg pour que les victimes soient contactées chez elles via une campagne de porte-à-porte. Joy Lange, du centre de refuge Sainte-Anne souligne que :

Les femmes se plaignent encore du traitement et de la non-réactivité de la police sud-africaine, et je pense que cela est également lié au patriarcat qui est encore très profondément ancré dans notre pays.

Plusieurs femmes abusées, ont trouvé refuge dans les ces centres. Il existe une centaine sur l'ensemble du territoire. Au Cap, à la pointe sud du pays, le Refuge Sainte-Anne a constaté une hausse des violences depuis deux ans. Le centre Nisaa, dans le township de Lenasia près de Johannesburg a fait le même constat.

Chaque femme a des limites, a un mot pour dire non. Et chercher de l'aide autant que possible, tant qu'il est encore tôt, et tant que vous êtes encore en vie, et tant que vous respirez encore note une autre victime.

En septembre, le Parlement a voté trois lois pour renforcer l'arsenal répressif, mais pour les militants, cela ne s'attaquera pas aux racines du problème.

Il faut faire beaucoup plus pour essayer de faire comprendre aux gens l'ampleur et la nature du problème, pour qu'ils ne blâment pas la victime ou le survivant. Parce qu'ils diraient souvent Tu es resté, en 20 ans, tu n'as rien dit ou fait, alors pourquoi changer maintenant ?". Mais les gens ne comprennent pas ce qui se passe derrière les portes fermées.

Les hommes sud-africains grandissent souvent sans père et ont aussi subi des violences, aucune loi ne pourra réparer des hommes abîmés, brisés, par les coups de l'apartheid clament certains analystes.

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