Au moins quatre morts dans des affrontements à Dakar

De jeunes manifestants dans les rues de Dakar ce vendredi   -  
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Dakar a vécu vendredi des scènes de guérilla urbaine entre les forces de l'ordre et des centaines de jeunes réclamant la libération du principal opposant au pouvoir, Ousmane Sonko, dont l'arrestation a libéré une exaspération accumulée devant la dureté des conditions de vie.

Vendredi soir, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres s'est dit " très préoccupé " et a appelé " à éviter une escalade " tandis que le ministre sénégalais de l'Intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome , annonçait quatre tués dans les émeutes de ces derniers jours.

Les tensions, sensibles depuis deux jours dans un pays habituellement considéré comme un îlot de stabilité en Afrique de l'Ouest, se sont intensifiées sans perspective apparente d'apaisement, la justice ayant maintenu Ousmane Sonko en garde à vue.

Plusieurs quartiers de Dakar ont connu des affrontements d'une ampleur inconnue depuis plusieurs années, bien que la riposte policière semble se limiter essentiellement aux moyens anti-émeutes.

La bataille a laissé après coup le spectacle saisissant de rues vidées de gens et de véhicules, jusqu'aux proches abords des lieux de pouvoir, et jonchées de projectiles de toutes sortes, entre les magasins tous fermés.

"Libérez Sonko!" 

Dans le quartier populaire de la Médina, au cœur de la capitale sénégalaise à l'arrêt, des groupes de jeunes scandant " Libérez Sonko! " ont harcelé en jetant des pierres les très nombreux policiers, dans les nuages de lacrymogènes et les déflagrations de grenades assourdissantes, selon des journalistes de l'AFP. Les mêmes incidents se sont reproduits un peu plus loin près de la place de la Nation. Des blindés avaient été positionnés auprès de la présidence et ses accès bouclés.

A Mbao, dans la grande banlieue, des pillards ont été aperçus par un journaliste de l'AFP, sortant les bras chargés de marchandises d'un supermarché Auchan, dont au moins 14 magasins ont été attaqués et 10 " pillés ", selon la direction du groupe français.

L'arrestation, mercredi, de M. Sonko , troisième de la présidentielle de 2019 et pressenti comme un des principaux concurrents de celle de 2024, a provoqué la colère de ses partisans, mais aussi, disent de nombreux Sénégalais, porté à son comble les frustrations suscitées par les conditions de vie depuis la pandémie de Covid-19. Dans la foule, beaucoup exprimaient leur ressentiment contre le président Macky Sall.

La garde à vue d' Ousmane Sonko doit s'achever dimanche. Il sera présenté à nouveau au juge lundi, selon ses avocats.

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