L’Ethiopie en proie aux clivages ethniques au Tigré

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AFP

La libération de Berhanu Belay Tewferra le 10 décembre avait donné lieu à des scènes de liesse, à Alamata, au sud du Tigré.  L’homme qui se décrit comme membre de l’ex-parti au pouvoir dans la région avait été arrêté en 2018 par le Front de libération du peuple du Tigré  (TPLF) pour avoir réclamé la démarcation de sa région, Raya, de la tutelle du Tigré.

Berhanu accuse les forces du Tigré d’avoir fait main basse sur les terres fertiles de sa région en 1990.  " Nous ne voulons pas vivre avec les Tigréens qui ne connaissent pas notre culture et nos traditions."  Une prise de position qui expose au grand jour les clivages ethniques qui déchirent l’Ethiopie.  Raya n'est pas le seul endroit du Tigré où certains habitants réclament du changement. 

Une dynamique similaire se joue dans l'ouest du Tigré, où des militants et des politiciens accusent également le TPLF d'annexer des terres historiquement administrées par des a mharas de souche.  Dans ces deux régions, Abiy Ahmed s'appuie, au moins pour le moment, sur les forces spéciales amhara pour assurer la sécurité maintenant que le TPLF a été chassé.

Les fonctionnaires amharas dirigent des administrations de transition dans de nombreuses villes.  Et le mot "Amhara" a été inscrit sur d'innombrables maisons abandonnées et des façades de magasins fermées comme une revendication de propriété.

William Davison, analyste de l' Ethiopie pour l'International Crisis Group (ICG), a décrit ce qui se passe dans l'ouest et le sud du Tigré comme des "annexions de facto anticonstitutionnelles " qui "créent un précédent déstabilisant pour la fédération" .  Certains fonctionnaires nouvellement installés ont clairement indiqué qu'ils ne voulaient rien avoir à faire avec le Tigré, soulevant la possibilité d'un futur conflit sur le territoire.

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