Lesotho : la légalisation du cannabis ne profite pas encore aux acteurs locaux

Il y a deux années, le Lesotho légalisait la culture du cannabis à usage médicinale dans le but de créer les emplois et stimuler les revenus. Mais à ce jour, la mesure semble n’avoir rien apporté à cause d’un permis d’exploitation jugé très onéreux par les petits exploitants obligés de replonger dans une dangereuse vie de contrebande.

“La plupart des gens ont vécu de la marijuana, mais illégalement, alors nous espérions que ce serait l’occasion pour eux de la cultiver légalement maintenant et d’essayer d’améliorer leur vie. Donc s’ils n’ont pas cette opportunité à cause des finances, je pense que c’est un peu injuste pour ces gens”, regrette Mothiba Thamae, petit agriculteur.

33.000 dollars US, c’est la somme que doit débourser tout exploitant avant de se lancer dans une culture légale de la plante. Mais à ce stade, la législation donne la priorité aux entreprises étrangères qui s’accaparent un marché estimé à environ 270 milliards de dollars US en moins de 10 ans. Des exploitants qui se frottent d’ailleurs les mains.

“Je pense que le Lesotho est génial en ce sens qu’il est très intact, que l’air que vous respirez ici est propre, que l’air des montagnes est incroyable, que vous avez des ruisseaux et de l’eau en abondance ici et que les conditions sont favorables à la culture du cannabis, c’est certain”, explique Albert Theron, qui produit du cannabis médicinal au sein de la firme Medigrow.

Dans un pays où la marijuana a toujours été cultivée traditionnellement, beaucoup sont encore obligés de la faire passer clandestinement en Afrique du Sud. L’ONU estime que le trafic illégal de cannabis a constitué la troisième source de revenus par ordre d’importance dans cet État d’Afrique australe au cours de la dernière décennie.

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