Attaques xénophobes en Afrique du Sud : des ONG dénoncent l'inaction des autorités

Deux organisations – dont Human Rights Watch (HRW) – ont dénoncé lundi l’inaction des autorités sud-africaines à l’encontre des auteurs de violences xénophobes survenues entre fin mars et début avril, à quelques semaines des élections générales.

“Le gouvernement sud-africain a peu fait pour que les responsables (des violences) soient arrêtés et poursuivis”, a regretté le président du Forum de la diaspora africaine, Vusumuzi Sibanda, dans un communiqué commun avec HRW.

“Il est nécessaire d’agir avec force pour montrer que de tels actes ont des conséquences, avant que n‘éclate une autre vague de violences”, a-t-il mis en garde.

Entre le 25 mars et le 2 avril, des Sud-Africains s’en sont violemment pris à des ressortissants étrangers dans la province du KwaZulu-Natal (nord-est), faisant plusieurs morts et des blessés graves, selon le communiqué.

La police n’a procédé à aucune arrestation à ce jour, ont dénoncé les deux ONG.

“Pour dissuader ceux qui commettent des attaques contre les étrangers, il est urgent que la police fasse son travail, que des personnes soient arrêtées et jugées”, a estimé le directeur de HRW pour l’Afrique australe, Dewa Mavhinga.

“Réintégrer des ressortissants étrangers dans les communautés sans que justice ne soit rendue” et sans que les auteurs des attaques “n’aient rendu des comptes mène droit à la catastrophe”, a-t-il prévenu.

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Attaques à répétition

A la suite de ces violences, notamment des pillages de magasins et de domiciles, des centaines d‘étrangers ont quitté leur maison. Au moins 88 ressortissants malawites ont demandé à être rapatriés dans leur pays, selon l’ambassade du Malawi en Afrique du Sud.

Début avril, le président sud-africain Cyril Ramaphosa avait estimé qu’il n’y avait “aucune justification pour ces actes criminels”, qui sont survenus à quelques semaines des élections générales du 8 mai.

L’Afrique du Sud, économie subsaharienne la plus développée du continent, est régulièrement le théâtre de violences xénophobes, qui sont nourries par le fort taux de chômage et la pauvreté.

En 2015, sept personnes avaient été tuées au cours de pillages visant des commerces tenus par des étrangers à Johannesburg et à Durban (KwaZulu-Natal). En 2008, des émeutes xénophobes avaient fait 62 morts dans le pays.

Selon HRW et le Forum de la diaspora africaine, “pratiquement personne n’a eu à rendre des comptes devant la justice” à la suite des violences de 2008 et 2015.

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AFP

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