Les ennuis ne lâchent pas Elon Musk, le célèbre boss de Tesla

Elon Musk, le milliardaire et très médiatisé patron du constructeur de voitures électriques Telsa, est encore embarqué dans des ennuis. Cette fois, le businessman américain d’origine sud-africaine est poursuivi aux Etats-Unis par la SEC, le très redouté organisme fédéral américain de réglementation et de contrôle des marchés financiers. Il est reproché au propriétaire de SpaceX d’avoir eu recours à la fraude. Les détails.

Jeudi, la SEC (Securities and Exchange Commission) a décidé lors d’une conférence de presse de poursuivre Elon Musk en justice. Elle accuse l’entrepreneur d’avoir mené en bateau des investisseurs, lorsque Musk parlait de retrait de sa structure de la Bourse, dans un tweet. A l’annonce de cette plainte, le titre de Tesla à Wall Street a dégringolé jusqu‘à 13 % dans les échanges, selon une séance.

Mais l’entrepreneur ne compte pas se laisser démonter, montant au créneau et démentant catégoriquement l’accusation portée contre lui. Dans un communiqué, il fait savoir que “cette action injustifiée de la SEC m’attriste profondément et me déçoit. J’ai toujours agi dans le meilleur intérêt de la vérité, de la transparence et des investisseurs.’‘

Le milliardaire de 47 ans a aussi mis l’accent sur l’intégrité qui, pour lui, représente une valeur de choix : ‘‘l’intégrité est la valeur la plus importante de ma vie et les faits démontreront que je n’ai jamais compromis cela d’aucune manière.”

Pour sa part, Tesla ne compte pas lâcher son patron. Le constructeur automobile et son conseil d’administration se sont allignés derrière Musk, lui exprimant leur “confiance totale” en “son intégrité et son ‘‘leadership’‘.

Le tweet qui a fait l’effet d’une bombe

Pour rappel, c’est le 7 août dernier que le riche homme d’affaires avait lâché la bombe, affirmant vouloir retirer son entreprise de la Bourse, lorsque l’action (de Tesla) atteindrait les 420 dollars. Si ce niveau d’action était atteint, le constructeur automobile pèserait jusqu‘à 71 milliards de dollars. Il aurait aussi nécessité pas moins de 50 milliards de dollars de financements, si Elon Musk conservait ses 20 % de part de l’entreprise.

Après ce tweet, le titre du seul constructeur au monde de voitures électriques haut de gamme avait connu un saut à 379,57 dollars. Musk, se voulant sans doute rassurant, précisait au passage que le financement était “sécurisé” pour réaliser la vaste opération. Quelques jours après le tweet, l’homme d’affaires faisait savoir qu’il était en pourparlers avec, entre autres, le fonds souverain saoudien pour financer l’opération. D’après la SEC, tout cela n’est qu’affabulation. Un peu plus tard, Telsa abandonnait l’idée de son patron et voyait la valeur de son action s‘évaporer de 30 %.

Stephanie Avakian, membre de la SEC, lors de la conférence de presse : “les déclarations de M. Musk ont trompé les investisseurs en faisant croire qu’il était quasiment certain de pouvoir retirer Tesla de la Bourse au prix de 420 dollars l’action.”

Avakian ne s’arrête pas là. “En réalité, au moment de ses déclarations, M. Musk n’avait pas assuré de financement. (...). Au contraire (...) il n’avait même pas discuté les éléments les plus importants de la transaction, notamment le prix, avec la moindre source possible de financement”, ajoute-t-elle. “Ni la célébrité, ni la réputation d‘être un innovateur technologique” ne permettent de s’affranchir des règles, a-t-elle martelé.

Pour enfoncer le clou, Stephanie Avakian laisse entendre que la SEC demande à la justice d’affirmer que Musk a “commis une fraude boursière”. Aussi, qu’elle l’empêche de recommencer une telle manœuvre, lui colle des amendes et confisque tous ses biens remportés de façon inappropriée. Pour terminer sa liste de sanctions voulues, la SEC demande que le businessman ne dirige plus jamais d’entreprise cotée en Bourse aux Etats-Unis.

Steven Peikin, collègue de Stephanie Avakian : “ces affirmations trompeuses ont créé d’importantes perturbations sur le marché dans les minutes qui ont suivi le tweet.”, non sans ajouter que la publication de l’homme d’affaires avait causé un grand tort aux investisseurs.

La SEC évoque aussi dans sa plainte un mail interne envoyé par M. Musk au conseil d’administration de Tesla. Dans ce mail, l’homme aurait arrondi le prix de l’action à 420 dollars. Il aurait fait ce choix, se basant sur le fait qu’il s’agit du code de la consommation de cannabis et que sa compagne “trouverait ça marrant”.

Elon Musk, l’habitué des frasques et polémiques

Et pourtant, le Wall Street Journal faisait savoir que la SEC et Elon Musk avaient accordé leurs violons au travers d’un règlement à l’amiable, évitant de ce fait l’option de la poursuite en justice. Finalement, les avocats du businessman ont appelé le gendarme de la Bourse américaine (la SEC), lui signifiant leur changement d’avis.

Mais il n’y a pas que la SEC qui en veuille à Tesla et à son très médiatisé patron. Le tweet à polémique a aussi soulevé le courroux de certains investisseurs, qui crient à la tromperie. Et comme si cela ne suffisait pas, le département de la Justice a décidé d’ouvrir une enquête pénale sur cette affaire.

Elon Musk n’en est pas à sa première polémique sur Twitter, son réseau social et (moyen de communication) favori. L’on se souvient du scandale suscité par sa publication sur ce même réseau social, lorsqu’il traitait le spéléologue britannique Vernon Unsworth, qui avait aidé au sauvetage de 12 enfants thaïlandais coincés dans une grotte, de pédophile. L’entrepreneur s‘était excusé depuis, mais l’affaire est encore en justice.

L’homme ne s’arrête pas là ; au début de ce mois de septembre, il apparaissait déconnecté de la réalité dans une interview télévisée, buvant du whisky et… fumant du cannabis.

Tous ces éléments poussent les analystes à s’inquiéter sérieusement sur sa santé mentale et son aptitude à diriger Tesla et SpaceX. Parlant de Tesla, le constructeur de voitures électriques qui avait pourtant démarré ses activités sur des chapeaux de roue et suscité de grands espoirs, perd aujourd’hui beaucoup d’argent et de crédibilité.

Reste à savoir si le soutien de Tesla et de son conseil d’administration à l‘égard du ‘‘golden boy” sera toujours aussi intact.
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