Congo - Crise du Pool : Ntumi adhère enfin au désarmement de ses miliciens

S’il se dit favorable au désarmement de ses miliciens, l’ex-chef rebelle Frédéric Bintsamou alias Pasteur Ntumi soumet tout de même une série de doléances dont la définition de son nouveau statut. L’application de l’accord de décembre 2017 censé mettre fin à la crise du Pool semble désormais à quelques encablures de son effectivité.

Village Mihete à plus de 100 km au sud-ouest de Brazzaville. C’est ici que le Pasteur Ntumi, 53 ans, a rencontré mardi 21 août, les membres de la Commission ad hoc mixte paritaire (CAMP) chargée de mettre en œuvre l’accord de paix conclu le 23 décembre dernier à Kinkala pour mettre fin à la crise qui a fait plus de 138.000 déplacés entre début 2016 et fin 2017 dans la région du Pool.

« Je viens auprès de vous solliciter votre appel à la paix, votre appel au ramassage d’armes, car il n’y a pas de paix  sans ramassage d’armes », a dit Séraphin Ondélé, président de la CAMP, au Pasteur Ntumi qui n’avait toujours pas adhéré au désarmement, dénonçant une opération “unilatérale”.

« Si nous sommes détenteurs d’une arme et que nous avons décidé de faire la paix, cette arme ne sert plus à rien et nous devons la déposer », a répondu le Pasteur Ntumi, applaudi par ses miliciens dont certains surveillaient l’arme au poing sa propriété de plus de 20.000 mètres carrés.

L’opération de désarmement a été lancée le 7 août et n’a toujours pas connu un début d’exécution. Cette initiative devrait permettre de collecter et incinérer plus de 3.000 armes de tout calibre, selon les autorités.

Les réponses du gouvernement attendues

Seulement voilà. Bien que favorable à l’opération de désarmement, Ntumi estime qu’il faut au préalable s’attaquer aux causes de la crise. « On peut remettre une arme, mais la situation qui a provoqué qu’un tel prenne une arme, si on ne l’a pas réglée… J’ai soumis un cahier des charges. J’ai besoin des réponses. Qu’on me réponde sur ce que j’ai soumis. J’ai dit : je viendrai à Mayama pour lancer le désarmement. Mais donnez-moi les moyens. Je ne veux pas faire les choses en cachette », a confié l’ex-rebelle à RFI.

Ntumi à droite s’entretenant avec les membres de la CAMP

Et d’après l’organe français, Ntumi veut d’un nouveau statut, d’une maison et exige que les écoles (sans doute détruites pendant les affrontements) soient réhabilitées.

Le nombre de personnes à désarmer dans le Pool reste à déterminer par le gouvernement et le camp du Pasteur Ntumi. Les rebelles ont pris les armes après la réélection contestée en mars 2016 du président Denis Sassou Nguesso, 74 ans dont 34 au pouvoir au total.

Le Pool (jadis grenier de Brazzaville ) avait déjà été le théâtre de violents affrontements de 1998 à 2003 entre l’armée et les combattants ninjas dirigés par le Pasteur Ntumi.

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