Massacres au centre du Nigeria : le camp Buhari indexe l'opposition

Pour le Buhari Media Organization (BMO), une organisation médiatique de soutien de Muhammadu Buhari, les massacres ayant fait récemment plus de 200 morts dans des Etats du centre auraient été planifiés par des opposants afin de « ternir » l’image du président nigérian.

Le Nigeria encore endeuillé. La semaine dernière, plus de 200 personnes ont perdu la vie du fait des violences intercommunautaires entre agriculteurs chrétiens et éleveurs musulmans dans les États du centre.

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Des massacres qui ont suscité de nombreuses réactions on ne peut plus virulentes à l’endroit du président Buhari qui avait promis de mettre fin à ces violences lors de la présidentielle de 2015. « Cela nécessite une réponse digne de celle dont nous usons dans le conflit contre Boko Haram », a écrit le 26 juin dernier Simon Lalong, gouverneur de L‘État du Plateau.

« Si le président ne peut garantir la sécurité à ses citoyens (…), il devrait quitter ses fonctions. Dans une telle situation, il ne devrait même pas aborder le sujet de sa réélection », assenait pour sa part le Business Day, un journal local.

En guise de réponse à ces doléances et critiques, le Buhari Media Organization (BMO), organe de soutien du président Buhari ne s’est pas empêché de désigner les commanditaires et auteurs de ces massacres : les partis d’opposition dont le Parti démocratique populaire (PDP).

Campagne de diabolisation ou argument de campagne électorale ?

« Cela a été fait pour ternir la réputation du président et jeter l’anathème sur le All Progressives Congress (APC, parti au pouvoir). Cela traduit le désespoir du PDP, une opposition qui a du mal à proposer une véritable alternative au peuple », peut-on lire dans une déclaration rendue publique l’agence de presse « News Agency of Nigeria » (NAN).

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Quant aux preuves, le BMO déclare en détenir plusieurs. « Il a également été établi que des barrages routiers illégaux avaient été érigés par les assassins pour mener à bien leur action odieuse et inhumaine », poursuit le document. Et d’ajouter : « BMO appelle les Nigérians à montrer de l’amour à M. le Président et à montrer une résistance avouée aux personnes antipatriotiques qui travaillent dur pour faire tomber le président et son parti ».

Dans un contexte où le Nigeria se prépare à organiser des élections générales dont la présidentielle en 2019, à laquelle Buhari entend se présenter, les violences au nord et au centre, ce discours du BMO n’est pas trop loin d’une campagne électorale. Et il est fort probable que d’autres partis utilisent l’aspect sécuritaire comme point faible pour mieux attaquer Buhari.

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