Ouganda - Les Etats-Unis préoccupés par l'ampleur que prend le débat sur la limite d'âge présidentiel

La sphère politique ougandaise est agitée depuis quelques jours par un débat parlementaire sur le verrouillage ou non de l‘âge présidentiel. En début de semaine, l’Assemblée nationale du pays s’est transformée en pugilat alors que les députés devaient pencher sur la question. Une vingtaine de ces députés ont été suspendus pour mauvaise conduite.

Les États-Unis qui suivent de près la situation, ont exprimé leur vive inquiétude face à la tournure que prennent les événements et ont appelé à l’implication des différentes parties pour un débat pacifique.

Selon l’ambassadeur des États-Unis dans le pays, Deborah Malac, le problème de la limite d‘âge présidentiel étant cruciale pour le peuple ougandais, le gouvernement devrait créer les conditions pour que cette décision soit prise librement.

“Nous sommes troublés par les rapports d’arrestations multiples dans tout le pays, y compris les arrestations et le traitement brutal subis par certains députés, et nous nous attendons à ce que les autorités ougandaises traitent toutes ces personnes de manière humaine”, a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Depuis les scènes de violence au Parlement, le gouvernement a décidé de suspendre la transmission en direct des sessions parlementaires. Un choix discutable selon les Etats-Unis qui estiment que “les médias ont un rôle important et légitime à jouer pour que tous les Ougandais puissent suivre les délibérations de leurs élus.”

Toutefois, Washington essaie de fendre la poire en deux. S’il est vrai que “le gouvernement ougandais a la responsabilité de protéger les droits constitutionnels des citoyens en matière de liberté d’expression, et de rassemblement”, il n’en demeure pas moins que “le peuple ougandais a également le devoir de se conduire de façon pacifique”, ajoute l’ambassadrice américaine qui exhorte toutes les parties à “s’abstenir de violence”.

Le débat se poursuit à l’Assemblée nationale sur la motion de limite d‘âge présidentiel qui si elle est adoptée, permettrait au chef d’Etat Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 31 ans, de briguer autant de mandats que possible.
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