Mali : la « mauvaise gouvernance » et « la corruption dans le pays », décriées à travers une marche

Un concert pour la paix a eu lieu ce samedi au palais de la culture de Bamako, la capitale malienne.

L’objectif étant de réconcilier les Maliens, dont le pays traverse une crise armée, qui agite particulièrement le nord du pays, depuis l’arrivée dans cette zone de groupes jihadistes liés à Al Qaïda. Plus tôt dans la matinée l’ambiance avait été plutôt électrique, avec une gigantesque marche de l’opposition, qui décriait la « mauvaise gouvernance » et « la corruption dans le pays ». Parmi ces mécontents, des nostalgiques de l‘époque ATT (Amadou Toumani Touré), le président déchu, en exil au Sénégal.

La marche fut pacifique et aucun incident majeur n’a été déploré. Sur les banderoles des mécontents, l’on pouvait lire des revendications telles que « Ras-le-bol », « Non à la mauvaise gouvernance, non à la partition de notre pays », « Non à l’insécurité », « Les Maliens ont faim », « IBK (Ibrahim Boubacar Keïta, le président malien), tu n’as pas tenu tes promesses ».

A la fin de la marche, plusieurs responsables de l’opposition ont pris la parole devant l’auditoire. Parmi eux, Soumaïla Cissé, le président de l’Union pour la République et la démocratie (URD) et chef de file de l’opposition : « nous sommes là parce que ça ne va pas. » Soumaïla Cissé a dénoncé des « souffrances sociales », « déviances affairistes », « misères économiques grandissantes », « plus de 30 mois d’immobilisme » qui ont « anéanti l’espoir » au Mali.

« La marche pour le Mali » vise à « dire non à la mauvaise gestion du Nord, non à la mauvaise gouvernance, non à la corruption généralisée, non à la dilapidation de nos maigres ressources. Le peuple malien souffre. Nous voulions que le gouvernement soit alerté », a ajouté le leader de l’opposition, devant un public en phase avec lui.

Les nostalgiques de l‘ère ATT étaient de la partie

Parmi les contestataires, des militants, des jeunes mobilisés par les partis, des chômeurs ou encore des responsables d’associations. Ils ont tous vertement critiqué le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta. Un autre fait marquant de cette manifestation était la présence parmi les mécontents, des partisans d’ATT, l’ex-président malien en exil au Sénégal depuis 2012.

Pour Abdoulaye Guindo, un étudiant qui brandissait la photo de son champion, « ATT » doit revenir « pour qu’on scelle la réconciliation. » Un autre militant a ajouté que « c‘était un citoyen du pays. Il a très bien travaillé dans ce pays. Je ne peux pas finir de commenter tout ce qu’il a fait. »

C’est le 22 mars 2012 qu’ Amadou Toumani Touré a fait les frais d’un coup d’Etat, quelques semaines seulement avant la fin de son deuxième mandat de cinq ans. Il a été renversé par un groupe de militaires, qui l’accusaient de négligence extrême dans la lutte contre les groupes armés du nord-Mali.
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