France
Au premier abord elle semble réservée à un public d’initiés. Pourtant l'industrie du jeu vidéo est l'une des plus lucratives au monde, avec un chiffre d'affaires de près de 200 milliards de dollars rien qu'en 2023. Des plus jeunes aux plus anciens, le gaming comme on l'appelle couramment touche toutes les tranches d'âge, traverse les genres... et même les continents.
En Afrique, le marché est en plein essor depuis 2018. Longtemps consommatrice de jeux venus de l'étranger, sa jeunesse veut aujourd'hui tirer son épingle du jeu en développant des divertissements 100% africains pour raconter des histoires différentes et authentiques.
"On a toujours les mêmes types de héros, les mêmes types de personnages qui se ressemblent plus ou moins tous", déplore Mickaël Newton, responsable RSE chez Ubisoft et co-fondateur de l'association Loisirs Numériques. "Quand on regarde les grands succès c'est toujours le personnage baraqué, blanc, barbu ou la fille sexy qui va faire des trucs géniaux avec ses jambes. Mais l'idée c'est comment on renouvelle un peu tout ça, comment est-ce qu'on raconte d'autres choses grâce aux jeux vidéo africains et aux personnes qui ont envie de parler de tradition, ou bien de collaborer sur des projets un peu plus internationaux en ramenant leurs différentes histoires et même leur savoir au sens large."
La collaboration oui, mais sur un modèle gagnant-gagnant. Un facteur essentiel pour imposer l'Afrique dans cet écosystème global et, pourquoi pas, voir émerger un blockbuster issu du continent.
"C'est un marché global et donc les africains jouent aussi à des jeux européens, les européens ont aussi leur jeux donc il y a un niveau de compétition qui est très élevé", souligne Carl Tamakloe, Chargé de Développement Séries TV pour Ubisoft Film & Television. "Et maintenant ce qu'il faut c'est plus de collaboration sans tomber dans l'éducation. Parce qu'il est aussi important de se dire que les africains ont des compétences qui peuvent servir aux européens, ont des manières de faire qui peuvent servir aux européens, mais les européens ont aussi des moyens techniques parce qu'ils ont commencé plus tôt tout simplement."
Nerf de la guerre : le financement. Mais comment attirer plus d'investisseurs sur ce marché émergent ? Pour Wilson Nyah, conseiller en investissements, tout est question de communication.
"Il faut surtout informer. Rencontrer ces investisseurs là où ils se trouvent et leur faire prendre conscience de l'ampleur des opportunités qu'offre le continent, leur montrer la qualité des jeux qui ont déjà été produits en Afrique. Tout est là, il faut juste que les Africains, qui sont en quelque sorte les ambassadeurs des jeux, se rendent sur place, rencontrent ces personnes en Europe, aux Etats-Unis et leur fassent connaître le potentiel du continent."
Le marché des jeux vidéo en Afrique et au Moyen Orient a enregistré la plus forte croissance annuelle des revenus mondiaux du secteur en 2023, atteignant plus de 7 milliard de dollars, soit une hausse de 4,7%.
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