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Niger : plus de 13 000 femmes et enfants ont fui des "exactions"

Niger : plus de 13 000 femmes et enfants ont fui des "exactions"
Des femmes se rassemblent à l'arrivée d'Antonio Guterres, dans un camp de personnes déplacées à Ouallam, au Niger, le 3 mai 2022   -  
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ISSOUF SANOGO/AFP or licensors

Niger

Plus de 13 000 femmes et enfants ont fui des îles du fleuve Niger, après des "exactions" d'hommes armés dans ces territoires de la région de Tillabéri (ouest), où des rixes entre communautés ont fait plusieurs morts, a affirmé mardi la radio publique nigérienne Voix du Sahel.

"A Ayorou, c'est la désolation (...) Plus de 13 000 femmes et enfants en provenance de 46 îles (du fleuve Niger) ont fui les exactions des bandits armés" pour se réfugier dans cette ville située à 200 km de Niamey, selon la radio.

Les communes de Dessa et Kandadji, où se trouve le chantier du premier barrage hydroélectrique du pays, "font face depuis quelques jours à des exactions" commises par des "bandits armés" (expression utilisée au Niger pour désigner des présumés djihadistes), a ajouté la radio.

Dans la nuit de samedi à dimanche dernier, quatre civils ont été tués et un autre blessé dans une attaque à Dessa, a-t-elle précisé.

Une dizaine de parlementaires de la région de Tillabéri sont allés lundi dans les trois localités "pour apporter soutien et réconfort" à la "population bouleversée" et "calmer les esprits", selon la Voix du Sahel. Un des députés, Hassoumi Tahirou Mayaki, a décrit "des populations très meurtries" par ces violences.

Selon des sources locales, de "violents affrontements" avaient opposé fin avril et début mai des sédentaires djerma et des éleveurs nomades peuls dans des villages et hameaux riverains du fleuve Niger, faisant "plusieurs tués, des blessés" et "de nombreux déplacés" vers Ayorou.

Un journaliste local a expliqué que ces affrontements étaient consécutifs à "plusieurs assassinats" de villageois par de présumés djihadistes qui volent également du bétail et "exigent l'impôt".

Des élus d'Ayorou et de Dessa ont confirmé les affrontements, sans établir un bilan précis des victimes."Avant les heurts, des hommes armés à moto ont lancé un ultimatum aux sédentaires pour quitter leurs maisons", a affirmé l'élu d'Ayorou.

Le gouvernement nigérien n'a pas confirmé ces violences communautaires dans ces zones, où la cohabitation est généralement pacifique. La région de Tillabéri, d'une superficie de 100 000 km2, se situe dans la zone dite "des trois frontières" entre Niger, Burkina Faso et Mali.

Plusieurs ethnies - djerma, peul, touareg et haoussa - vivent dans cette région. Le Niger y a lancé plusieurs opérations d'envergure contre les djihadistes, avec l'appui récent, dans le cadre d'un "partenariat de combat", de soldats français.

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