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Kenya : un camp de réfugiés au "point de rupture" suite à la sécheresse

Le réfugié somalien Ugash Adan Abdulahi qui a parcouru 500 km à pied avec ses femmes et ses enfants, dans leur abri de fortune au camp de réfugiés de Dadaab, le 22 mars 2023.   -  
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Kenya

Entre 400 et 500 personnes arrivent chaque jour à Dadaab, selon l'agence des Nations Unies pour les réfugiés, principalement chassées de Somalie par la sécheresse et l'insécurité. Avec quelque 350 000 personnes vivant dans ces villes de tentes, les trois camps, Dagahaley, Ifo et Hagadera, ont largement dépassé leur capacité d'accueil. À tel point qu'un quatrième camp devrait rouvrir ses portes dans les mois à venir.

Le camp de réfugiés de Dadaab au Kenya a atteint son point de rupture, déplore le haut-commissariat des nations unis pour les réfugiés. Le camp qui accueille entre 400 et 500 personnes par jour, principalement en provenance de la Somalie, ravagée par la sécheresse historique qui sévit dans la région de la corne de l'Afrique, manque cruellement de produits de première nécessité afin de subvenir au besoin des 350 000 personnes qui y vivent.

Certains vont jusqu'à vendre leur matelas et autres objets de valeur en échangé de nourriture.

"Quand nous sommes arrivés, nous n'avons pas reçu de carte d'aide alimentaire avant au moins trois mois. Nous n'avions ni eau, ni abri, ni nourriture. Certains réfugiés nous ont aidés en nous donnant à manger. Au quatrième mois, nous avons reçu une carte d'aide alimentaire et on nous a donné du sorgho," témoigne Shamsa Abdeekrashid Muhamud, réfugiée de Saakow, dans le sud de la Somalie

"Lorsque nous recevons notre ration alimentaire, nous en vendons une partie pour acheter du sucre et d'autres produits de première nécessité, mais cela ne permet pas de tenir jusqu'à la prochaine ration" explique Ugash Adan Abdulahi, réfugié de Saakow.

Selon l'OMS, cette sécheresse, la pire depuis 40 ans, pourrait entraîner la mort de 135 personnes par jour en Somalie entre janvier et juin de cette année.

Dans ce climat aride et inhospitalier, la distribution d'eau est assurée par l'ONG Médecins sans frontières, et celle des rations alimentaires et d'autres formes d'aide par le haut-commissariat des réfugiés des Nations Unies.

"Nous avons ce petit avant-poste et il est censé répondre aux besoins de la population qui se trouve ici. Nous fournissons également de l'eau, ce qui n'est jamais suffisant. Nous avons construit près de 100 latrines, nous en construisons 50 de plus - mais ce n'est jamais assez" déplore Jeremiah Mbithi, chef adjoint de l'équipe médicale de Médecins Sans Frontières (MSF).

"Ces nouveaux arrivants s'installent chez des amis ou des membres de leur famille dans les camps, ou à la périphérie des camps... Nous avons reçu des fonds, mais ils ne sont en aucun cas suffisants pour couvrir tous les besoins essentiels," déclare Charlotte Rostorf Ridung, coordinatrice principale des opérations du HCR.

À Dadaab, le financement n'a pas augmenté au même rythme que les nouveaux arrivants.

Un quatrième camp, baptisé Ifo 2, devrait ouvrir ses portes dans les mois à venir pour accueillir 80 000 réfugiés.

Il nécessite environ 23 millions de dollars afin d’être opérationnel, mais les Nations Unies n'ont rassemblé que 5 millions de dollars à ce jour.

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