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Sénégal : les libertés à l'épreuve de la présidentielle de 2024 ?

Les partisans du Mouvement de défense de la démocratie (M2D) réagissent lors d'un rassemblement à Dakar le 23 juin 2021   -  
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JOHN WESSELS/AFP or licensors

Sénégal

Arrestation, interdictions de manifestations et mesures coercitives contre la presse, à moins d’un an de la présidentielle, la société civile et l’opposition dénoncent une violation des libertés au Sénégal.

"Depuis quelques temps, on assiste à des arrestations arbitraires, c’est des arrestations tous azimuts que personne ne comprend. Si on analyse effectivement ces arrestations, c'est parce qu'effectivement on a un pouvoir qui a peur qui est en train de faire reculer la démocratie.", explique Malal Talla, rappeur et activiste.

L’appréhension est donc grande alors que le Sénégal est perçu jusqu’ici comme un modèle de démocratie dans une Afrique de l’Ouest très instable.

"Nous ne sommes plus cette vitrine de la démocratie dont nous nous targuons devant les autres pays africains, nous ne valons plus mieux que les autres. Nous avons un président qui de par les actes qu'il a posés depuis qu'il est là, il a réussi aujourd'hui à faire en sorte que notre démocratie soit à terre et le pire c'est qu'aujourd'hui il a ce projet de troisième candidature pour lequel il posera tous les actes qu'il faudra, tous les actes ignobles qu'il faudra.", a déclaré Aliou Sané, coordonnateur du Mouvement 'Y en a marre' .

L'affaire Ousmane Sonko et l'hypothèque qu'elle fait peser sur sa candidature à la présidentielle sont sources de tensions depuis deux ans. Outre les préoccupations socio-économiques, il y a aussi le doute que le président Macky Sall entretient sur son intention de passer outre ou non des objections constitutionnelles et de briguer un troisième mandat.

Arrestation de Pape Alé Niang et de Pape Ndiaye, de la télévision Walf TV entre autres, les journalistes disent ne pas être logés à la meilleure des enseignes.

Le Sénégal, 73e sur 180 au dernier classement établi par Reporters sans frontières, a perdu 24 places par rapport à 2021.

"La liberté d'expression n'appartient pas seulement aux journalistes, la liberté d'expression appartient à tous les Sénégalais. Aujourd'hui combien de Sénégalais sont en prison pour avoir simplement exprimé leur point de vue à travers les réseaux sociaux notamment ? ", raconte Moustapha Diop,  manager général de Walf TV.

Les défenseurs des droits ne se sont pas privés de rappeler à Macky Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, ses paroles de 2015 dans une interview : "Vous ne verrez jamais, pendant ma gouvernance au Sénégal, un journaliste mis en prison pour un délit de presse".

Amnesty International déplore de nombreuses arrestations dont "la plupart sont des proches de l'opposition et des critiques du gouvernement".

"On a plus d'une centaine de personnes qui ont été arrêtées parce qu'ils sont proches de l'opposition et critiques du gouvernement et c'est une tendance qui est fortement à déplorer notamment les arrestations abusives de personnes pour leurs commentaires sur les réseaux sociaux ou bien leur opinion politique.", explique Ousmane Diallo, Ousmane Diallo, chercheur au bureau régional d'Amnesty à Dakar.

Le gouvernement réfute toute régression et invoque une juste application de la loi dans un pays qui est volontiers présenté comme un Etat de droit.

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