Zimbabwe
Longtemps considérés comme une société secrète et ritualiste entretenant des liens mystérieux avec le monde des esprits, les adeptes du Gule Wamkulu, "la grande danse des pieds nus", en Afrique du Sud, s'ouvrent de plus en plus au public.
Au son des tambours, des hommes aux pieds nus, portant de vêtements colorés et de masques, battent la mesure dans le township de Mufakose, au Zimbabwe. Certains ont le visage et la tête recouverts de plumes de volaille.
Bienvenue dans l’univers du Gule Wamkulu. La "grande danse pieds nus" d'Afrique tire ses origines du peuple Chewa du Malawi, du Mozambique et de la Zambie.
Pratiquée dans les villes et les communautés minières et agricoles elle fait débat. Pour cause, son lien supposé avec certaines pratiques. Ses adeptes contestent.
"Nous célébrons nos ancêtres qui ont apporté la culture du Malawi mais qui sont décédés depuis. Regardez, je suis jeune. Ce qui me fait mal, c'est que les gens considèrent que notre culture appartient à ceux qui ne savent pas penser et qui ne sont pas éduquées.", explique Notice Mazura, organisateur du festival.
Pourtant dans le pays, cette danse rituelle reste associée à la criminalité.
" Ces gens sont diaboliques. Ils se déplacent avec des armes et sont des criminels violents. S'ils rencontrent quelqu'un qu'ils n'aiment pas, ils l'attaquent parfois", affirme George Desha, habitant du township de Mufakose, au Zimbabwe.
Selon des témoignages, un jeune homme est mort après avoir été enterré vivant dans le cadre d'un miracle de résurrection qui a mal tourné.
" L'apparence de Gule Wamukulu et parfois le comportement des danseurs Nyau font que les gens supposent et pensent qu'ils peuvent être violents, ou qu'ils ont d'autres choses qui y sont attachées. Certains l'associent même à la sorcellerie, ce qui n'est pas le cas, ce n'est pas le cas. Mais, bien sûr, ses danseurs Nyau sont attachés à la médecine traditionnelle.’’, souligne Kennedy Kachuruka, leader de l'organisation Gule Wamukulu.
Face à ces allégations, le Gule Wamukulu inscrit sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l’UNESCO en 2008, tente donc de redorer son blason.
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