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Kenya : la levée d'interdiction des OGM ne fait pas l'unanimité

Cette photo du jeudi 21 octobre 2010 montre un champ de blé dans la ferme Ole Kurto à Njoro, au Kenya, à environ 200 km au nord-ouest de Nairobi   -  
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Khalil Senosi/AP

Kenya

Face à la pire sécheresse depuis 40 ans, les agriculteurs d’Afrique de l’est voient leurs vies bouleversées.

Au Kenya, en périphérie de la capitale Nairobi, les terres arables de la région sensées être particulièrement fertiles, n’ont pour la plupart pas eu de récolte substantielle depuis presque trois ans.

"Nous avions l'habitude de vendre beaucoup de maïs après la récolte. Maintenant, nous n'en avons pas eu assez pour un usage commercial, juste un peu pour la subsistance. Cela fait presque trois ans maintenant que nous n'avons rien récolté d'important. Sur un acre, vous pouvez obtenir juste un sac. C'est juste assez pour que nous puissions manger". a déclaréAlice Muthoni, agricultrice kenyane.

Le Kenya a récemment déclaré qu'il levait l'interdiction, vieille de dix ans, de cultiver et d'importer ouvertement des organismes génétiquement modifiés (OGM).

Cette décision permet de proposer aux agriculteurs et à la crise actuelle de la sécheresse une solution aux mauvaises récoltes.

"Nous avons mené quelques essais alimentaires confinés pour une variété de maïs améliorée pour résister à la sécheresse. Cela signifie que ce maïs est capable de donner au moins une récolte même en période de stress hydrique élevé, lorsqu'il n'y a pas de pluie. Il a également la capacité de ressusciter plus ou moins. Je veux dire qu'il se dessèche, perd complètement de l'eau jusqu'à environ 20% ou même moins, mais quand une goutte d'eau touche le sol, la plante est capable de revivre." a expliquéRoy Mugiira, PDG de l'Autorité nationale de biosécurité du Kenya. 

Selon la propriétaire d’une ferme biologique, les cultures génétiquement modifiées ne sont pas la solution à la crise de l'insécurité alimentaire, mais plutôt l'accès des agriculteurs à l’eau.

Elle parvient grâce à des techniques d'irrigation de faible technicité et à des semences indigènes, ses légumes sont florissants.

"Je pense que ce qui nous manque dans notre pays, c'est l'eau. Regardez les gens qui ont assez d'eau, avec de bonnes graines, pas des graines OGM, ils se portent bien. Ils n'ont pas faim. Les semences OGM, qui suscitent tant de controverses, je pense que notre président aurait dû les mettre en veilleuse pendant un certain temps pour que la sécurité de ces choses soit établie." a ditEsther Kagai, agricultrice.

La levée de l’interdiction des cultures génétiquement modifiées a été condamnée par les groupes de défense de la sécurité alimentaire, des droits des consommateurs et de la biodiversité qui affirment notamment qu’elle nuira au marché d'exportation biologique en pleine croissance.

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