Togo
Pour faire face à la menace djihadiste dans le pays, le Togo a décrété le 13 juin, l’état d’urgence sécuritaire dans la région des Savanes, dans l’extrême Nord. La mesure intervient après l’attaque qui a coûté la vie à 8 soldats togolais et blessé 13 autres dans la nuit du 10 au 11 mai revendiquée par une alliance proche d’Al-Qaïda.
Les habitants de Dapagon, ville qui enregistre l’afflux des personnes déplacées du Burkina Faso, la sécurité est renforcée.
" ''On a remarqué l'arrivée des militaires vers la mi-mai, juste après que les djihadistes aient frappé dans le nord. Ils sont arrivés. Et depuis, on a remarqué la présence des militaires partout dans la ville. On les voit partout et il y a des patrouilles toutes les nuits...’’, explique Emmanuel Batie, directeur de supermarché et de restaurant à Dapaong.
Outre les patrouilles militaires, dans la région, la population tente aussi de veiller aux grains, l’appréhension étant grande en cette période de menace djihadiste.
" On a trop peur avec la situation. On voit des clients, on a peur de les prendre, parce qu'à ce moment-là, on ne sait pas qui est qui. Nous avons trop peur. Le matin, comme ça, on peut sortir... Avant, quand il y avait la sécurité. On pouvait sortir, on pouvait travailler au moins 5 000 à 6 000. Mais aujourd'hui, avec l'insécurité, ce n’est vraiment pas bon !’’, raconte Kanfitine Naniga, représentant de l'association des motos-taxis de Dapaong.
C’est justement contre cette insécurité que les pouvoirs publics disent vouloir lutter à travers l’état d’urgence.
"L'état d'urgence va permettre à l'administration, aux forces de défense et de sécurité, d'avoir un peu plus de souplesse dans leurs activités, de faire des contrôles d'identité un peu plus fréquemment, de faire des contrôles à domicile, d'interdire certaines activités. Et on le sait, l'état d'urgence sécuritaire va conduire à un affaiblissement des libertés individuelles et collectives.", explique Akodah Ayewouadan, ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement du Togo.
Prévue pour une durée de "trois mois" conformément à la constitution, cette mesure peut être prorogée, sur autorisation de l'Assemblée nationale prévient le gouvernement togolais.
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