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Au moins 8 soldats togolais tués dans une attaque "terroriste"

Photo d'archive du 17 février 2020 : des soldats togolais montent la garde alors qu'ils patrouillent dans le village de Namoundjoga, dans le nord du Togo   -  
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PIUS UTOMI EKPEI/AFP or licensors

Togo

Au moins huit soldats togolais ont été tués et 13 blessés dans la nuit de mardi à mercredi au cours d'une attaque "terroriste" dans le nord du Togo, une première dans le pays jusque-là épargné par les violences, a annoncé le gouvernement.

"Aux environs de 3h, un poste avancé du dispositif de l’opération Kondjouaré, situé dans la localité de Kpinkankandi, a fait l’objet d’une violente attaque terroriste menée par un groupe d’individus lourdement armés non encore identifiés. Cette attaque a fait malheureusement huit morts et 13 blessés du côté des forces de défense et de sécurité", souligne le gouvernement dans un communiqué lu à la télévision d’État.

Il s'agit de la première attaque "terroriste" meurtrière au Togo, où l'armée est déployée dans le nord pour faire face à la menace d'un débordement de la violence des groupes djihadistes présents au Burkina Faso voisin. Le Togo n'avait enregistré qu'une seule attaque en novembre 2021.

Le gouvernement a dit "condamner fermement cette attaque lâche et barbare", disant tout faire pour "rechercher et mettre hors d’état de nuire ces groupes armés terroristes". Selon un haut responsable militaire, les soldats ont été attaqués par une soixantaine d’hommes à moto. "Les échanges de tirs ont duré plus de deux heures. Et c’est l’une des équipes en renfort qui a sauté sur un engin explosif improvisé", a-t-il précisé à l'AFP.

Raids frontaliers

Le chef de la diplomatie de l'Union Européenne, Josep Borrell, a déclaré mercredi que cette attaque "montre que la menace terroriste se propage vers les pays du Golfe de Guinée". Et d'avertir : "Les efforts doivent être redoublés pour l'arrêter avant qu'il ne soit trop tard."

En novembre 2021, des hommes armés avaient lancé une attaque contre les forces de sécurité togolaises dans le village de Sanloaga (extrême nord), sans faire de victime. Une récente série de raids frontaliers dans les pays situés au sud du Sahel a confirmé les craintes que des groupes djihadistes de la région cherchent à progresser vers la côte.

Le Mali, le Burkina Faso et le Niger sont aux prises avec des insurrections djihadistes et les États voisins comme le Ghana, le Togo et la Côte d'Ivoire s'inquiètent de débordements à leurs frontières. En février, le Bénin en a déjà fait les frais après la mort dans le nord de neuf personnes, dont un Français, dans trois attaques à la bombe artisanale, les plus meurtrières dans le pays.

Coopération sécuritaire

Les groupes djihadistes constituent des bases arrières au Burkina Faso et au Mali pour "s'étendre au Bénin, en Côte d’Ivoire, et dans une moindre mesure au Togo, au Ghana, au Sénégal et en Guinée", estime le chercheur Mathieu Pellerin, spécialiste des dynamiques politiques et sécuritaires au Sahel.

"Cette excroissance territoriale djihadiste va progressivement donner naissance à des foyers djihadistes de plus en plus endogènes dans ces États, composés de recrues locales et qui se nourrissent des fragilités" sur place, ajoute-t-il dans un rapport publié en février par l'Institut français des relations internationales (Ifri).

Face à la menace grandissante, les États côtiers s'organisent, notamment avec l'initiative d'Accra lancée en 2017 par le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Ghana et le Togo, pour renforcer leur coopération sécuritaire.

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