L’Afrique entre défis et opportunités ?

L’Afrique entre défis et opportunités ?Thème phare de la deuxième édition du forum Afrique du CIAN, le Conseil Français des Investisseurs en Afrique, qui s’est tenu à Paris ce jeudi.

Invité d’honneur de cette édition, le président nigérien Mohamed Bazoum, connecté à distance depuis Niamey, a lancé un appel aux investisseurs étrangers notamment dans le secteur de l’agriculture.

Dans un contexte de guerre en Ukraine, les pays africains veulent tirer profit de leur potentiel de terres cultivables non exploitées.

Au Gabon, on se tourne vers le manioc pour contrer la pénurie de farine de blé, comme l’explique Yves Fernand Manfounbi, Ministre du Commerce et des PME.

« Il ne suffit pas de produire du manioc, il faut installer une chaîne de transformation pour arriver après une première, une deuxième, une troisième transformation, à obtenir une farine de manioc. Cela baisse de considérable nos importations et nous permettra d’obtenir un pain fait a 100% à base de manioc avec la anti-âge de créer de la richesse localement, en produisant un pain qui correspond aux habitudes de consommation des populations Gabonaises. »

Autre thématique incontournable, la transition énergétique, véritable levier de création d’emploi selon Raoul Maxence Ominga, directeur de la Société Nationale des Pétroles du Congo.

« Derrière tout cela il y a des projets qui donneront du travail aux gens. De nouvelles industries à mettre en place. Donc derrière tout cela il faut qu’il y ait des formations pour que les populations s’adaptent à cette nouvelle donne. Parce que qui dit électricité dit manipulation de nouveaux outils qui nécessiteront des formations mais aussi une période d’adaptation. »

Transition, diversification : des stratégies qui exigent d’adapter la main d’oeuvre aux besoins de ces nouveaux modèles de croissance, par le biais de la formation.

« Dans la plupart des pays les systèmes publics d’éducation représentent 60 à 80% », constate Didier Acouetey, CEO d’Africsearch, premier cabinet de recrutement et de conseil en ressources humaines spécialisé sur l'Afrique.

Donc les gouvernements ont l’obligation, parce que ce sont eux les décideurs in fine, de révolutionner les curricula dans les universités et surtout d’offrir de nouvelles filières qui pour lieront des nouveaux métiers ».

Après avoir connu un net rebond en 2021 la croissance africaine pourrait être ralentie par les conséquences de la guerre en Ukraine.

L’occasion de rouvrir le débat sur la souveraineté économique du continent africain, qui semble désormais déterminé à sortir de la dépendance aux importations pour favoriser l’autosuffisance.