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Les avocats de l'ex-bras droit d'Ali Bongo appellent la France à l'aide

Les avocats de l'ex-bras droit d'Ali Bongo appellent la France à l'aide
Le président Ali Bongo Ondimba accompagné de son épouse Sylvia Bongo Ondimba et son ancien chef de cabinet Brice Laccruche Alihanga.   -  
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Les avocats du franco-gabonais Brice Laccruche Alihanga, ancien bras droit du président Ali Bongo Ondimba, ont assuré mardi avoir écrit au président Emmanuel Macron pour l'alerter sur la santé "dégradée" de leur client, condamné à cinq ans d'emprisonnement à Libreville.

Me Anges Kevin Nzigou (Libreville) et Dominique Inchauspé (Paris) "viennent de saisir directement M. Emmanuel Macron", affirmant que leur client "semble atteint d'un cancer que les autorités locales rechignent à prendre en charge", écrivent les avocats dans un communiqué.

Nommé directeur du cabinet présidentiel en 2017, M. Laccruche était devenu le véritable homme fort du pouvoir gabonais pendant la longue convalescence du président Bongo après un accident vasculaire cérébral en octobre 2018. Au point que l'opposition, mais aussi des caciques du parti présidentiel, s'étaient émus d'une tentative de prise du pouvoir en l'absence du chef de l'Etat gabonais.

Opération anti-corruption "Scorpion"

En novembre 2019, peu après le retour d'Ali Bongo sur le devant de la scène politique, M. Laccruche avait été écarté de la présidence avant d'être arrêté en décembre dans une vaste opération anti-corruption baptisée "Scorpion" et visant également des ministres et hauts fonctionnaires proches de lui.

Inculpé de plusieurs chefs de détournements de fonds publics présumés, pour des dizaines de millions de francs, il a d'abord été condamné en octobre 2021, lors d'un procès en première instance, à cinq ans d'emprisonnement pour falsification de documents administratifs en vue d'obtenir la nationalité gabonaise.

Dénonçant une "dérive totalitaire" du pouvoir, les avocats accusent Libreville de négliger l'état de santé de M. Laccruche et de "maltraiter un prisonnier".

Accusations démenties par des médecins

Le ministère gabonais de la Justice a immédiatement rétorqué dans une réponse écrite à l'AFP que de premiers examens médicaux ne permettaient pas de "déterminer" si M. Laccruche souffrait d'un cancer. Et qu'il lui a été proposé le 5 mai, dans un hôpital militaire de Libreville, "en présence d'une représentante du consulat général de France", des examens complémentaires "qui permettraient de disposer d'éléments plus déterminants", examens que M. Laccruche "a refusé d'effectuer". 

Comme il a "_obstinément refus_é", selon le ministère, "d'autres examens sanguins malgré des demandes répétées des médecins de la prison centrale" de Libreville où il est détenu depuis 30 mois, également dans l'attente d'un prochain procès. 

Selon des propos rapportés par le médias gabonais _La Libreville, l_es médecins qui se sont occupés du bras droit déchu d'Ali Bongo Ondimba, ont affirmé que "l__e compte-rendu des examens de Brice Laccruche Alihanga a été soumis à plusieurs services d’oncologie français et marocains, parmi lesquels l’Institut Paoli-Calmettes de Marseille."

De leur côté, les avocats du détenu critiquent aussi "_les autorités gabonaises (qui) refusent de répondre aux demandes de la justice française enquêtant sur la détention arbitraire de M. Laccruch_e", dans le cadre d'une information judiciaire ouverte à Paris en 2020 et portant également sur la détention de son frère Grégory. Ils rappellent que le Groupe de travail sur la détention arbitraire du Conseil des droits de l'homme de l'ONU avait estimé fin 2020 que la détention des frères Laccruche et de trois autres personnes était "arbitraire".

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