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La MINUSMA évoque des restrictions de mouvement par l'armée malienne

La MINUSMA évoque des restrictions de mouvement par l'armée malienne
Des policiers de la MINUSMA sécurisent l'accès à la Grande Mosquée de Tombouctou, le 9 décembre 2021   -  
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FLORENT VERGNES/AFP or licensors

Mali

L'armée malienne a empêché la mission de l'ONU au Mali de patrouiller à Djenné, dans le centre du pays, foyer de violence et d'activité djihadiste.

C'est le dernier accroc en date aux opérations de la Minusma. Il s'est produit à quelques semaines du débat à l'ONU sur le renouvellement du mandat de la Minusma, en juin. Les restrictions imposées à la Minusma par les autorités maliennes s'annoncent comme un élément du débat.

Un responsable militaire malien de la région a parlé de simple report, qu'il a imputé à des activités militaires concomitantes et à la Minusma elle-même.

La Minusma n'avait pas connu d'entrave à ses patrouilles à Djenné avant que le Mali ne se tourne ces derniers mois vers la Russie pour la soutenir dans le combat anti-djihadiste, et ne se détourne de la France et de ses alliés européens, a indiqué un responsable sécuritaire.

Discours officiel

La Minusma conduit régulièrement des patrouilles à Djenné ou dans d'autres localités, favorisant la tenue des marchés dans des populations rassurées par leur présence.

"Malheureusement, la patrouille qui était prévue lundi 16 mai par la Police des Nations unies nous a été refusée au motif que des opérations militaires sont en cours dans la zone", a dit le porte-parole de la Minusma, Olivier Salgado, confirmant une information de Radio France Internationale (RFI).

Interrogé sur une éventuelle présence russe ce jour-là à Djenné, Olivier Salgado s'est contenté de rappeler le discours officiel des autorités. Elles disent avoir une coopération d'État à État avec la Russie et recevoir le soutien d'instructeurs de l'armée russe.

Retrait militaire

La France et ses alliés affirment que la junte s'est assuré les services de la société privée russe Wagner, aux agissements controversés. Le recours à Wagner est l'un des motifs invoqués par la France et ses alliés pour annoncer en février leur retrait militaire du Mali. Ils avaient aussi argué des "multiples obstructions" maliennes.

"Nous respectons la souveraineté du Mali, qui a la liberté de choisir ses partenaires bilatéraux", a dit Olivier Salgado. "Cependant, cette coopération doit nous permettre de poursuivre notre partenariat avec l'armée malienne", a-t-il ajouté.

Le colonel Karim Traoré, commandant de zone de la région militaire de Mopti où se trouve Djenné, a réfuté toute obstruction. Il a invoqué des opérations militaires en cours dans le secteur. Il a aussi argué que la Minusma avait changé entre deux demandes la nature de la mission prévue.

"La patrouille a été reportée mais la patrouille n’a pas été refusée", a-t-il dit à l'AFP. Il a ajouté que la Minusma avait depuis demandé et obtenu la permission pour une mission à Ogossagou.

Zone d'exclusion aérienne

L'impossibilité faite à la Minusma de patrouiller à Djenné s'ajoute à l'instauration par la junte d'une vaste zone d'exclusion aérienne dans laquelle la force onusienne ne peut voler sans en demander la permission avec un préavis compliquant ses opérations.

"Depuis le début de l’année, des restrictions nous sont parfois imposées et nous le regrettons. Pour l’essentiel, nos opérations se poursuivent de façon normale", a assuré Olivier Salgado.

La Minusma attend toujours la permission pour dépêcher ses experts à Moura (centre), théâtre en avril de ce que Human Rights Watch décrit comme le massacre de 300 civils par des soldats maliens associés à des combattants étrangers, peut-être russes. L'armée malienne dément et revendique l'élimination de plus de 200 djihadistes.

"Nous continuons les discussions avec les autorités maliennes" pour accéder au site, a dit Olivier Salgado.

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