Afrique du Sud
En Afrique du Sud, le Congrès national africain (ANC), le parti pouvoir, se dirige vers une crise interne. Accusé de corruption, le secrétaire général Ace Magashule avait 30 jours pour démissionner de son poste. Il n’aura toutefois pas cédé aux appels du pied, forçant le parti de Cyril Ramaphosa d’envisager sa suspension.
Secrétaire général de l’ANC depuis 2017, Ace Magashule a été inculpé en novembre pour avoir volé de l’argent public en 2014. Quatre mois plus tard, l'ANC activait une règle interne entrée en vigueur en 2020 pour assainir le parti de Nelson Mandela, entaché de corruption et de vols, imposant à tout membre poursuivi pénalement de démissionner ou de s'exposer à une suspension.
Avec une quinzaine d’accusés, Ace Magashule sera jugé en août pour des détournements de fonds pour le désamiantage de logements sociaux dans la province de Free State. Les travaux n’ont jamais eu lieu alors que près de 7 millions de dollars ont été empochés.
Ace Magashule fait partie des dignitaires de l’ANC poursuivis pour corruption, tout comme l’ancien président Jacob Zuma. L'ascension de ce dernier comme président de 2009 à 2018, "a ouvert la voie à l'abaissement des niveaux d'exigence en matière de leadership", explique l'analyste politique Ongama Mtimka.
Un rapport de chercheurs datant de 2017 intitulé "Trahison de la promesse, l'Afrique du Sud dévalisée", présente Ace Magashule comme l'un des dirigeants responsables de la constitution de réseaux de clientélisme qui ont facilité la distribution illégale d'avantages.
La décision du parti d'écarter ses responsables visés par la justice doit être comprise dans le cadre plus large du "combat pour sauver l'âme de l'ANC, son intégrité, sa moralité", avance Ongama Mtimka. D'autres responsables ont déjà été limogés en vertu de cette règle. Ace Magashule, plus haut responsable empêtré dans des scandales, bénéficie encore d'alliés solides au sein du parti.
L'ANC prévoit des réunions pour discuter de son expulsion, ainsi que celles d’autres membres visés par des enquêtes. Cette purge pourrait toutefois créer une scission du parti historique. "S'ils parviennent à se débarrasser des dirigeants peu glorieux, l'ANC s'unira davantage sur des positions communes", soutient le politologue Mbebisi Ndletyana, ce qui aurait aussi pour vertu de rassurer les investisseurs étrangers.
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