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Afrique du Sud : nouvelles règles de financements des partis politiques

Afrique du Sud : nouvelles règles de financements des partis politiques
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa   -  
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ESA ALEXANDER/AFP

Afrique du Sud

De nouvelles règles sur le financement des partis politiques en Afrique du sud, désormais contraints de divulguer les détails des donations, sont entrées en vigueur jeudi, une étape importante dans les efforts de la lutte contre la corruption.

Depuis la première élection démocratique en 1994, les hommes politiques et les partis avaient carte blanche pour récolter des fonds, sans aucun contrôle. Ils doivent désormais révéler d'où provient l'argent qu'ils reçoivent à partir de 100 000 rand (environ 5 750 euros), tandis que des montants moins élevés provenant d'une même source seront soumis à un plafonnement annuel. Les donations de gouvernements étrangers, agences étrangères ou individus étrangers sont aussi interdites.

Cette loi "marque un changement fondamental dans notre paysage politique", s'est félicité jeudi My Vote Counts (Mon vote compte), un groupe de pression qui avait farouchement fait campagne pour ces nouvelles règles. "Cela va améliorer la transparence, dissuader la corruption et faire en sorte que les partis politiques rendent davantage de comptes et, en définitive, accroître la démocratie", a estimé ce groupe.

A partir du 1er avril, les partis et les donateurs doivent révéler les donations à la Commission électorale indépendante. La violation de la loi est passible d'une peine maximale de cinq ans d'emprisonnement. La vice-président de la Commission électorale, Janet Love, a salué cette nouvelle législation comme étant "l'amélioration de loin la la plus importante du cadre législatif électoral depuis 1994".

Approuvé par le parlement en 2018, le projet de loi avait été signé par le président Cyril Ramaphosa en 2019. Cette nouvelle législation entre en vigueur alors que le pays se prépare à des élections locales, prévues entre août en novembre.

En Afrique du Sud, les scandales de corruption éclaboussant partis et hommes politiques sont légion. Une commission enquêtant sur les soupçons de corruption généralisée sous la présidence de Jacob Zuma, chef de l'Etat de 2009 à 2018, a été créée en 2018. Cette commission a déjà entendu des dizaines de ministres ou ex-ministres, élus, hommes d'affaires ou hauts fonctionnaires qui ont déballé au grand jour le linge sale de l'ère Zuma.

Le président Ramaphosa lui-même, qui a succédé à Jacob Zuma en promettant d'éradiquer la corruption, a été mis en cause concernant le financement de sa campagne qui l'a vu remporter la direction du parti du Congrès national africain (ANC) en 2017, avant de briguer la présidence du pays. Il est accusé d'avoir reçu un milliard de rands auprès de sources non révélées. Un membre d'un parti d'opposition de gauche, l'EFF, a demandé à la justice de révéler les détails bancaires de la campagne de 2017. L'affaire est toujours en cours.

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