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Le président Tebboune rentre en Algérie après deux mois d'absence

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Algérie

Il s'était adressé aux Algériens pour la première fois en deux mois le 13 décembre. Mardi soir, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a mis fin à la longue période d'incertitude sur son état de santé qui a suivi son hospitalisation en Allemagne après avoir été testé positif à la Covid-19.

Le manque d'informations sur la santé du chef d'état avait alimenté de nombreuses rumeurs et de comparaisons aux absences prolongées de son prédécesseur Abdelaziz Bouteflika. Apparemment en bonne santé à la descente de l'avion, Abdelmadjid Tebboune s'est exprimé très brièvement pour souhaiter une heureuse année à tous les Algériens.

"C'est difficile d'être loin de son pays et plus difficile encore pour quelqu'un qui a beaucoup de responsabilité", a affirmé le chef de l'Etat, dont les images ont été diffusées au journal télévisé de 20h. L'avion présidentiel avait quitté Berlin en milieu d'après-midi pour atterrir à Alger vers 18h locales. Il a été accueilli à l'aéroport par plusieurs hauts responsables algériens, dont le Premier ministre Abdelaziz Djerad et le chef d'état-major de l'armée, le général Saïd Chengriha.

Je suis heureux d'être de nouveau réuni avec le Président Tebboune après son voyage médical. Nous avons hâte de travailler pour atteindre les objectifs de la nouvelle Algérie, et d'incarner les 54 engagements pris par le Président envers le peuple algérien.

Officiellement le président a continué de tenir les rênes du pays pendant son séjour à l'étranger, mais dans les faits il n'a pu exercer aucune de ses principales prérogatives depuis plus de deux mois. Âgé de 75 ans et grand fumeur, le président Tebboune avait quitté l'hôpital militaire de Aïn Naâdja, à Alger, pour un établissement spécialisé en Allemagne le 28 octobre, après avoir contracté le Covid-19. Il avait quitté l'hôpital fin novembre, mais avait prolongé son séjour en Allemagne, dans un endroit tenu secret, pour une période de convalescence.

Le président algérien, gêné dans l'application de ses projets depuis son hospitalisation, doit désormais signer impérativement la loi de Finances pour l'année 2021 d'ici le 31 décembre à minuit. Son projet phare, le décret portant sur la révision de la Constitution adopté par référendum, est à l'arrêt depuis le premier novembre.

Incertitude au sommet

La maladie et le départ à l'étranger de M. Tebboune ont replongé l'Algérie dans les affres humiliantes de la fin du règne d'Abdelaziz Bouteflika, quand ce dernier, frappé par un AVC en 2013, avait continué à assumer la charge présidentielle avant d'être chassé du pouvoir en avril 2019 par le soulèvement populaire du Hirak. L'incertitude politique a même poussé certaines voix à réclamer l'application de l'article 102 de la Constitution relatif à la vacance du pouvoir afin d'éviter une crise institutionnelle ou un scénario similaire à celui de son prédécesseur..

Arrivé au pouvoir le 12 décembre 2019 avec la volonté d'incarner "la nouvelle Algérie", Abdelmadjid Tebboune se trouve à la tête d'un pays dans l'impasse avec des institutions bloquées et une économie à bout de souffle. L'Algérie voit fondre ses réserves de change, ses liquidités s'assécher et son marché pétrolier est toujours déprimé par la crise sanitaire et les baisses budgétaires. Élu lors d'un scrutin largement boudé par la population et de ce fait souffrant d'un manque de légitimité, le président Tebboune avait d'abord tendu la main au "Hirak béni", le mouvement antirégime suspendu depuis la mi-mars en raison de l'épidémie de Covid-19.

Mais un an après la présidentielle, les militants du Hirak, opposants politiques, journalistes et des blogueurs critiques à l’égard du régime restent la cible de harcèlement et de poursuites judiciaires, quand ils ne sont pas emprisonnés. Parmi les accusations récurrentes auxquelles ils font face, celle d’offense au président de la République, sur la base de leurs publications sur les réseaux sociaux.

Selon le Comité national de libération des détenus (CNLD), qui recense actuellement plus de 90 détenus d’opinion en Algérie, les interpellations et arrestations sont quotidiennes malgré l'arrêt des manifestations hebdomadaires du Hirak.

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