Mali
La junte au pouvoir depuis une semaine au Mali a annoncé avoir libéré, jeudi 27 août, l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta (surnommé « IBK »), qu’elle a renversé après sept années à la tête de ce pays en guerre contre les djihadistes.
« Le président “IBK” est libre de ses mouvements, il est chez lui », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) le capitaine Djibrila Maïga, un porte-parole de la junte. Le Comité transitoire pour le salut du peuple (CTSP), mis en place par les militaires pour diriger le pays, « informe l’opinion publique nationale et internationale que l’ex-président Ibrahim Boubakar Keïta a été libéré et se trouve actuellement à sa résidence », a annoncé le CTSP sur Facebook.
Cette annonce s’apparente à une manifestation de bonne volonté à l’adresse des voisins ouest-africains, dont les dirigeants doivent se réunir en sommet vendredi pour décider, après de premières sanctions, d’augmenter ou non la pression sur la junte.
Un membre de sa famille a indiqué sous couvert de l’anonymat que M. Keïta était rentré dans la nuit dans sa résidence du quartier de Sebenikoro. Toutefois, la réalité de sa liberté de mouvement et les conditions de cette libération annoncée n’ont pu être confirmées par d’autres sources. M. Keïta, 75 ans, avait été arrêté avec plusieurs autres responsables le 18 août lors du putsch mené par des officiers maliens après des mois de tourmente politique. Considéré par de nombreux Maliens comme personnifiant la corruption et le népotisme du régime, son fils Karim Keïta, qui a échappé à l’arrestation, a trouvé refuge dans un pays voisin, a-t-on appris jeudi de source diplomatique et dans son entourage.
Silence total d’« IBK »
« IBK », devenu aux yeux de nombreux Maliens le principal responsable de la grave crise sécuritaire, politique et économique dans laquelle s’enfonce leur pays depuis des années, avait annoncé le soir même de son arrestation sa démission sur la télévision nationale, disant de ne pas avoir d’autre choix pour éviter une effusion de sang.
M. Keïta avait d’abord été conduit au camp de Kati, à une quinzaine de kilomètres de la capitale, où les nouveaux dirigeants de Bamako ont établi leur quartier général. Il a ensuite été retenu en un lieu non divulgué officiellement. Sa voix n’a plus été entendue.
La junte avait indiqué à une mission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) accepter de le libérer, comme le réclamait la Cédéao, et même de le laisser quitter le pays si nécessaire pour des soins médicaux. La mission de la Cédéao qui a pu voir le président renversé samedi a dit avoir trouvé son état de santé satisfaisant.
Le rétablissement dans ses fonctions de M. Keïta, jusqu’alors soutenu par la communauté internationale dans le combat contre le djihadisme, comptait initialement au nombre des exigences de la Cédéao mais les envoyés de l’organisation ouest-africaine et les militaires ont rapporté que M. Keïta leur avait dit avoir démissionné de son plein gré et ne plus vouloir exercer le pouvoir. La réalité de ce renoncement n’a pas été corroborée par l’intéressé ni par ses proches.
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