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Cameroun : réaction du gouvernement à la révolte des prisonniers de Kondengui

Cameroun : réaction du gouvernement à la révolte des prisonniers de Kondengui

Cameroun

Le gouvernement camerounais donne sa version des faits dans les émeutes survenues dans la soirée de lundi à la prison centrale de Yaoundé, l’une des principales prisons du pays. Dans un communiqué publié en cours de matinée de ce mardi, le gouvernement loue « la maîtrise et le sang-froid » des forces de sécurité et promet de rester à l‘écoute des protestataires.

Aucune perte en vie humaine, et aucun blessé dans les rangs des insurgés ni des forces de sécurité. « Cependant, du fait des actes d’agression perpétrés par lesdits insurgés, deux détenus ont été blessés dans leurs quartiers pénitentiaires ». Souligne le communiqué de Yaoundé qui reprend par ailleurs les circonstances qui auraient entouré la mutinerie de détenus séparatistes et politiques qui protestaient contre leur détention en se filmant via Facebook.

Pour le gouvernement camerounais, il s’agissait dans un premier temps pour les détenus, notamment ceux en détention provisoire dans le cadre de la crise dite anglophone qui frappe les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest, de « présenter leurs doléances auprès des hautes autorités de l’Etat. Mais « ce mouvement s’est rapidement transformé en une insurrection violente ».

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Des tirs, des saccages, du feu, des chants de colère… tel est le tableau qu’offrait dans la soirée de lundi la prison centrale de Yaoundé où sont également détenus des membres de l’opposition et des personnalités de tous bords épinglés par l’opération anti-corruption dénommée Épervier.

Les coups de feu tirés par les forces de sécurité visaient à empêcher des détenus de s‘évader, alors que beaucoup s‘étaient révoltés dans la nuit, saccageant et incendiant des services de l’administration pénitentiaire, selon des sources concordantes. Si les violences semblaient canalisées ce mardi, les dégâts matériels, eux, seraient énormes. La bibliothèque de la prison, l’atelier de couture des femmes et le bureau du responsable de la discipline des détenus ont été incendiés, tandis que les petits commerces internes au pénitencier ont été pillés, note le communiqué.

Cependant, aucun tir à balle réelle n’aurait été effectué. Yaoundé n’a d’ailleurs pas manqué de « louer le professionnalisme, la maîtrise et le sang-froid avec lesquels les forces de sécurité ont su faire face à la situation et ramener le calme au sein de la prison ».

Pour l’heure, « 177 détenus répérés parmi les meneurs ont été interpellés et sont, à l’heure actuelle, en exploitation dans les services de la police et de la gendarmerie », a précisé le gouvernement qui dit rester « attentif aux appels des compatriotes détenus », « dans le strict respect de l’indépendance du pouvoir judiciaire ».

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Beaucoup de détenus de la prison centrale de Yaoundé, opposants politiques et séparatistes anglophones, avaient commencé à manifester lundi après-midi, diffusant en direct sur Facebook leurs revendications, portant autant sur le changement de leur ration alimentaire que sur leur exigence de libération.

« Nous ne voulons plus manger de maïs en bouillie », avait lancé, sous les applaudissements, Mamadou Mota, (premier vice-président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, opposition), interpellé en juin puis écroué.

Connue sous le nom de Kondengui, la prison centrale de Yaoundé est surpeuplée. Prévue pour 1.500 personnes, elle en accueille plus du double, selon les estimations. De nombreux militants de la cause anglophone arrêtés parfois dès l‘éclatement de la crise en 2016 y sont incarcérés. Certains ont été condamnés à de lourdes peines de prison, d’autres attendent d‘être jugés.

Lundi, des tirs étaient également entendus dans la prison de Buea, la grande ville du Sud-Ouest.

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