République démocratique du Congo
L‘église protestante de RDC dénonce elle aussi, l’invalidation par la cour constitutionnelle d’une vingtaine de parlementaires des partis de l’opposition. « Une violation de la loi », estime-t-elle.
On la croyait à l‘écart de cette polémique politico-juridique qui ne fait que commencer en RDC. Et pourtant, ce jeudi, l‘Église du Christ au Congo (ECC) ou église protestante est sortie de son silence pour livrer un sermon tout à fait dénonciateur sur une décision de la cour constitutionnelle congolaise.
Dans le cadre du règlement des contentieux électoraux issus des élections de décembre dernier, l’instance judiciaire a récemment procédé à l’invalidation du mandat de 23 parlementaires (députés et sénateurs) de la coalition de l’opposition Lamuka.
Ces 23 élus ont de ce fait perdu leurs sièges au profit des membres du Front commun pour le Congo (FCC) de l’ancien président Joseph Kabila. Mais, si les décisions de cette cour sont inattaquables, comme le signifient les textes en vigueur en RDC, l’EEC s’interroge tout de même sur son effet vu la durée établie par la loi électorale pour trancher des litiges électoraux.
« L’ECC constate avec regret la violation de la loi électorale, d’autant plus que cette loi dit que les invalidations doivent se faire dans les 60 jours, que la cour constitutionnelle puisse invalider les députés au mois de juin, 5 mois après, c’est violer la loi », a déclaré le pasteur Moïse Bwema, directeur de cabinet du président de l’ECC.
Silence de la cour constitutionnelle
Cette appréciation de l‘église protestante intervient après une série de critiques sévères formulées par des opposants dont Martin Fayulu qui a accusé Félix Tshisekedi et Joseph Kabila d’avoir « assassiné » l‘État. Le candidat malheureux à la présidentielle a même appelé ce jeudi à des marches contre la sentence de la cour constitutionnelle.
Et ce n’est pas la première décision de la cour constitutionnelle à faire l’objet de critiques. Bien qu’elles aient fini par reconnaître le régime de Tshisekedi, une bonne partie de la société civile dont le clergé et des puissances et institutions étrangères n’ont jamais cru en la transparence de l‘élection présidentielle qui a conduit Félix Tshisekedi à la magistrature.
De là à entamer la crédibilité des institutions de RDC. « C’est un gros risque que nous courrons comme Nation. À l’allure où vont les choses, il ne faut pas que les institutions perdent leur crédibilité, leur légitimité et leur sens d’autorité », a pour sa part déclaré Éric Senga Nshimba, porte-parole de l’ECC.
Des critiques auxquelles la cour constitutionnelle n’a pas encore répondu.
>>> LIRE AUSSI : Crises politiques en Afrique : le difficile rôle des religieux
>>> LIRE AUSSI : Élections en RDC : l’UE aussi tape du poing sur la table
>>> LIRE AUSSI : Élections en RDC : Que les résultats soient conformes au vote des Congolais, souhaite l’UA
Aller à la video
ONU : l'année 2024 la plus meurtrière pour l'aide humanitaire
Aller à la video
Abus sexuels : le chef de l'Église anglicane partira en janvier 2025
Aller à la video
La SADC prolonge le mandat de ses soldats en RDC et au Mozambique
01:22
Mpox : l'épidémie en forte hausse chez les enfants en RDC et au Burundi
00:58
Scandale d'abus sexuels : le chef de l'Eglise anglicane démissionne
Aller à la video
Le chef de l'Eglise anglicane acculé dans le scandale d'abus d'enfants