Nigéria
Reportées le 16 février dernier pour des « problèmes logistiques », les élections législatives et présidentielle se sont finalement déroulées ce samedi 23 février. Presque dans le calme.
Fin de ce direct. Merci
Petit rappel des faits
Le feuilleton électoral 2019 au Nigeria est presque à son épilogue. Même si l’on continue de voter dans certains bureaux en raison de la prolongation décidée par la commission électorale (INEC), l’heure est déjà au dépouillement dans d’autres bureaux de vote.
Les 84 millions d‘électeurs nigérians étaient appelés à élire les 360 nouveaux députés et le citoyen qui présidera pendant les quatre ans à venir, aux destinées du pays le plus peuplé d’Afrique (190 millions d’habitants, recensement de 2017).
Une présidentielle qui a connu deux favoris : le président sortant Muhammadu Buhari et le candidat de l’opposition Atiku Abubakar.
En dépit des attaques de Boko Haram ayant fait au moins un mort très tôt le matin dans le nord et malgré des perturbations attribuées à des « voyous » dans certains centres, le vote s’est en général déroulé dans le calme. Toutefois, la Situation Room, un groupe d’organisations de la société cité par RFI dit avoir dénombré près de 16 morts dans les violences électorales.
La date de publication des résultats n’est pas encore connue. Pour espérer emménager au Palais présidentiel Aso-Rock Villa d’Abuja, il faut obtenir 25 % des voix dans deux tiers des 36 États que compte la première économie africaine. Si aucun candidat n’atteint ce résultat, un second tour est organisé, opposant les deux premiers.
Mais, en attendant la publication, des observateurs nationaux dont la Christian Association of Nigeria (CAN) et le Conseil chrétien du Nigéria (CCN) ont estimé que les élections auront été crédibles et équitables.
Le dépouillement a déjà commencé
Des tweets montrent des membres de l’INEC en train de procéder au dépouillement des bulletins de vote.
#Video: Counting process ongoing at Atiku's polling unit in Ajiya Ward in Yola
Watch here: https://t.co/L4E0F0Katp pic.twitter.com/bvezVvmqKv
— Oak TV (@OakTVOnline) 23 février 2019
La satisfaction de certains observateurs nationaux
Alors que le vote se déroule encore dans certains bureaux où il y a eu prolongation et que le dépouillement a déjà commencé dans d’autres, certains observateurs livrent leurs avis. En voici deux recueillis par l’agence de presse publique NAN.
« Honnêtement, l’exercice du vote ici était juste et le processus s’est déroulé comme il se doit. Les gens se sont conformés à toutes les lois électorales, car aucun cas de violence ou de perturbation de l’exercice du scrutin n’a été enregistré jusqu‘à présent. Je saisis cette occasion pour remercier l’INEC d’avoir réalisé cet exploit », a déclaré Augustine Edmund, représentant de la Christian Association of Nigeria (CAN), dans l’État de Bauchi au nord.
Sentiment partagé par Asabe Shina, représentante du Conseil chrétien du Nigéria (CCN).
« À mon avis, tout s’est bien passé depuis le début du vote ; le processus avait été libre, juste et crédible jusqu‘à présent. Le seul problème que j’ai constaté est que le matériel électoral est arrivé en retard dans certaines unités de vote ».
#NigeriaDecides: Voting exercise credible, fair – domestic observershttps://t.co/BMSOTegkpg
— Daily Trust (@daily_trust) 23 février 2019
Le scrutin prolongé d’une heure dans certains bureaux
L’annonce vient d‘être faite par la Commission électorale nationale indépendante (INEC). Les votes ont été prolongés d’une heure dans certains bureaux.
La mesure concerne des bureaux où les opérations ont débuté tardivement. « Ce que la commission a décidé, c’est que, dans l’un des États où les bureaux de vote ont été ouverts à 9 heures, le délai supplémentaire est prolongé d’une heure », a déclaré Festus Okoye, chargé de la communication et de l’information à l’INEC.
Par contre, « en ce qui concerne l’ouverture des bureaux de vote dans certains des États, nous avons enregistré 100% d’ouverture des bureaux de vote à midi, et certains d’entre eux plus de 90% », a déclaré Okoye.
INEC extends voting hours over late commencementhttps://t.co/xby05ql4lb pic.twitter.com/WafPyTCcsN
— Daily Trust (@daily_trust) 23 février 2019
Le vote perturbé par des voyous à Lagos
À Lagos, il y a un harcèlement généralisé d‘électeurs à Aguda. Les voyous présumés intimident les électeurs et les empêchent de voter, rapporte un tweet du site nigérian thecable.ng.
Pendant ce temps, un autre organe de presse nigérian parle d’achat de conscience dans une localité de l‘État d’Ondo au sud-ouest.
Mais, ces informations ne sont pas encore confirmées par les sources officielles.
#NigeriaVotes Hoodlums disrupt voting process in Okota area of Lagos state. pic.twitter.com/EPTCMo9mZD
— TVC News (@tvcnewsng) 23 février 2019
In #Lagos: There is widespread voter harassment in Aguda, Surulere. Suspected thugs are intimidating the electorate and preventing them from voting. #NigeriaDecides2019 #ElectionDay
— TheCable (@thecableng) 23 février 2019
Elections: CAN expresses worry over vote-buying in Ondo https://t.co/3JCBHp4IKF
— TODAY (@todayng) 23 février 2019
Des élections apaisées
Alors qu’on s’achemine vers la fermeture des bureaux de vote, des observateurs estiment que dans l’enemble ces élections se sont déroulées dans le calme. Ce, malgré des attaques attribuées à Boko Haram qui ont fait ce matin au moins un mort au nord du pays.
Olusegun Obasanjo, ancien président (1999-2007) a lui aussi voté
C’est à Abeokuta, sa ville natale dans l‘État d’Ogun au sud-ouest qu’Olusegun Obasanjo a accompli tout à l’heure son devoir civique. Né en 1937, Olusegun Obasanjo est un ancien général de l’armée nigériane. Avant d‘être élu en 1999 (année de la fin des dictatures militaires), il dirigea le pays de 1976 à 1979, en tant que président du gouvernement militaire de la République fédérale du Nigeria.
PHOTO: Obasanjo votes in Abeokuta https://t.co/1jQ9DA3hUt pic.twitter.com/JXnA0JZc2d
— Daily Trust (@daily_trust) 23 février 2019
Dix jeunes arrêtés pour « tentative de destruction » des urnes
À Bende dans l‘État d’Abia au sud-est, la police locale dit avoir mis la main sur dix jeunes gens qui « tentaient » de détruire les urnes, rapportent des médias locaux qui ont publié des photos de présumés coupables.
PHOTOS: 10 youths arrested for attempt to snatch ballot box in Abia https://t.co/BksuHlfX1h pic.twitter.com/pYyVHQAnE0
— Daily Trust (@daily_trust) 23 février 2019
Atiku Abubakar s’attend à une « transition réussie »
Principal challenger du président sortant, Atiku Abubakar a lui aussi voté dans le nord-est du pays, à Yola, capitale de l‘État d’Adamawa. L’oppposant a déclaré qu’il espérait une transition ou alternance réussie au terme de cette élection.
Atiku, un ancien allié de Buhari, a appelé les électeurs à réitérer l’exploit de 2015, lors de la présidentielle perdue par le président sortant Goodluck Jonathan.
Atiku Abubakar était à l‘époque colistier de Buhari pour le compte du parti Congrès des progressites (APC).
Atiku a abandonné l’APC et a rejoint l’année dernière le Parti démocratique populaire (PDP), grâce auquel il avait exercé les fonctions de vice-président de la République de 1999 à 2007.
I just cast my vote at Ajiya Ward in Yola, Adamawa State. Go out and cast your vote too if you have not done so yet. -AA #NigeriaDecides2019 pic.twitter.com/TXE9oi6XU3
— Atiku Abubakar (@atiku) February 23, 2019
Buhari plus qu’optimiste après avoir voté
À sa sortie du bureau de vote, le président sortant du Nigeria s’est prêté a fait face à de nombreux journalistes. «C’est ma circonscription ici, je suis heureux que les gens soient déjà alignés, alors en même temps, le vote peut continuer, merci beaucoup », a déclaré Muhammadu Buhari.
Tout au long de la brève interview, l’ancien général s’est dit dit très optimiste. À la question de savoir s’il acceptera le verdict des urnes et félicitera le vainqueur, il a répondu : « Je vais me féliciter, je vais être le vainqueur. Merci beaucoup ».
Crédit photo : @BayoOmoboriowo
Des islamistes font souffler un vent d’insécurité au nord
D’après Reuters, des islamistes présumés ont attaqué ce matin la ville de Geidam, dans l‘État de Yobe ville au nord-est, causant la panique chez les électeurs qui ont déserté les bureaux de vote.
« Nous avons fui, avec nos femmes et nos enfants, et des centaines d’autres », a déclaré par téléphone Ibrahim Gobi, un habitant de Geidam.
Peu avant, 13 tirs de roquette attribués à des éléments de Boko Haram ont tué un soldat et fait des blessés dans la ville de Maiduguri, dans le nord-est, annonce l’AFP.
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