République démocratique du Congo
En RDC, l’ONG Journalistes en danger (JED) déclare avoir enregistré des violences contre les journalistes lors des meetings de la coalition « Lamuka » de Martin Fayulu, candidat malheureux à la présidentielle du 30 décembre.
Déconçant un « putsch électoral », Martin Fayulu qui, d’après la commission électorale (CENI) et la Cour constitutionnelle de RDC a obtenu 34 % des voix à la présidentielle derrière Félix Tshisekedi (38 %) continue de courir par monts et par vaux à travers son pays pour dire à ses compatriotes qu’il est le président « légitime » et « légal » de la RDC.
Déclarations sur les réseaux sociaux, meetings, conférences de presse, …. En tout cas, le porte-étendard de la coalition « Lamuka » (réveille-toi en lingala) ne lésine pas sur les moyens pour revendiquer la victoire, obtenue selon lui à « plus de 60 % des suffrages » quand bien même une bonne partie de la communauté internationale qui le confortait dans ses positions semble avoir acté la victoire de Tshisekedi.
Mais, à en croire des ONG, lors de ces activités, des partisans de Fayulu s’en prennent à des journalistes. « Les meetings que vous organisez pour réclamer la “vérité des urnes” donnent lieu, depuis quelques temps, à d’inquiétantes agressions physiques à l’égard des professionnels des médias par vos militants », peut-on lire dans une lettre adressée le 5 février par « Journalistes en danger » (JED).
Fayulu invité à prendre des mesures qui s’imposent
Et selon l’ONG de défense des droits des journalistes, ce ne sont pas les exemples qui manquent. Le cas d’Israël Mutombo, journaliste à Afrika TV, chaîne de télévision émettant à Kinshasa, a été attaqué le 2 février dernier au stade Sainte Thérèse, dans la commune de Ndjili, par des militants de Lamuka.
Auparavant, Stanis Bujakera Tshamala, un responsable du site « Actualite.cd » et le correspondant de TV5 Monde dans le Sud-Kivu, Joseph Amani, avaient été eux-aussi agressés et leur matériel saisi lors des rassemblements les 21 et 24 janvier, à Kinshasa et dans la province du Sud-Kivu.
Pour JED, ces cas, dont la liste n’est pas exhaustive, constituent des atteintes à la liberté de la presse. Dans le document signé de son secrétaire général Tshivis Tshivuadi, l’ONG demande à Martin Fayulu de « dénoncer publiquement les attaques contre les professionnels des médias ». Mais, surtout, « prendre toutes les mesures qui s’imposent pour que pareils incidents ne puissent plus se répéter ».
En RDC, les journalistes font souvent face à des cas de violation ou de restriction de leurs libertés. Agressions physiques, enlèvements, intimidations, emprisonnements, …. Toute une panoplie de faits qui pourrait expliquer pourquoi le géant d’Afrique centrale occupe la 154e place sur 180 dans l‘édition 2017 du classement de la liberté de la presse établi par RSF.
>>> LIRE AUSSI : RDC : l’ONG Journaliste en danger dénonce l’arrestation cavalière d’un journaliste
>>> LIRE AUSSI : RDC : des journalistes en danger à cause des intérêts fonciers de dignitaires du pouvoir
>>> LIRE AUSSI : RDC : deux journalistes dont le correspondant d’Africanews menacés
Aller à la video
La SADC prolonge le mandat de ses soldats en RDC et au Mozambique
01:22
Mpox : l'épidémie en forte hausse chez les enfants en RDC et au Burundi
Aller à la video
Érythrée : détenu depuis 27 ans, un journaliste remporte un prix
Aller à la video
Maroc : un journaliste prend 18 mois de prison pour diffamation contre un ministre
01:06
RDC : une coalition de "sursaut national" contre la révision constitutionnelle
01:25
Mpox : plus de 50 000 vaccinations en RDC et au Rwanda, selon l'OMS