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Présidentielle au Nigeria : Buhari accusé de préparer des fraudes pour sa réélection

Présidentielle au Nigeria : Buhari accusé de préparer des fraudes pour sa réélection

Nigéria

L’ancien président nigérian Olusegun Obansanjo a accusé dimanche le chef de l’Etat Muhammadu Buhari, candidat à un deuxième mandat, de préparer des fraudes massives pour remporter les élections générales du 16 février.

M. Obasanjo, qui avait soutenu l’actuel président lors de son élection en 2015, n’a cessé ces derniers mois de critiquer son bilan, et a cette fois apporté son soutien au principal candidat de l’opposition à la présidentielle, Atiku Abubakar.

“Personnellement, j’ai des doutes sérieux quant à l’intégrité, à l’impartialité et à la compétence actuelles de l’INEC (Commission électorale nationale, ndlr) pour organiser des élections justes, libres et crédibles”, affirme Obasanjo dans une cinglante lettre ouverte.

Il s’en est ensuite pris directement à M. Buhari, l’accusant de recruter des agents pour falsifier les résultats des élections avant le scrutin. “Ses hommes de main travaillent jour et nuit avec la sécurité et les responsables des élections pour perfectionner leur plan en calculant les résultats, de la commune au gouvernement local, des États à l‘échelle national, pour lui attribuer ce qui ressemblera à une victoire écrasante”, a-t-il dénoncé.

M. Obasanjo a ensuite comparé le chef de l’Etat à l’ancien dictateur Sani Abacha, qui a dirigé le Nigeria d’une main de fer entre 1993 et 1998, affirmant qu’il était prêt à tout pour se maintenir au pouvoir. “Dans un désespoir fou, Buhari poursuit le même chemin”, a-t-il estimé.

La réponse du camp Buhari

La présidence nigériane a vivement réagi dimanche soir dans un communiqué, estimant que ces accusations sont à la fois “farfelues et scandaleuses”.

“Nous ne trouvons pas les mots pour décrire ce menteur de 90 ans, sauf pour dire que par la publication de ce tissu de mensonges (…) Obasanjo, et non le président (Buhari), perdra l’estime de tous”, poursuit le communiqué avant de critiquer le bilan d’Obasanjo, l’accusant à mots à peine voilés de corruption massive lorsqu’il était aux affaires.

“Les élections qui commenceront en février seront libres et équitables, comme promis par le président Buhari à la nation et à la communauté internationale”, ajoute-t-il.

MM. Obasanjo et Buhari sont tous deux d’anciens généraux ayant accédé au pouvoir à la suite de coups d’Etat dans les années 70 et 80, avant de devenir des présidents démocratiquement élus.

Le principal rival de Buhari à la présidentielle, Atiku Abubakar, fut le vice-président d’Obasanjo pour le Parti démocratique du peuple (PDP) en 1999, mais leurs relations sont devenues exécrables quand Abubakar a voulu se présenter contre son mentor à la présidentielle de 2007.

Toutefois, la volonté d’Obasanjo de faire barrage à Muhammadu Buhari semble l’avoir emporté sur les vieilles rancoeurs. Obasanjo avait déjà déclaré dans une lettre ouverte en janvier 2018 que Buhari ne devrait pas se présenter une deuxième fois et qu’il était temps pour lui de “prendre un repos mérité”.

Le bilan sécuritaire et économique du président Buhari, 75 ans, qui représente le Congrès des progressistes (APC), est très critiqué dans le pays le plus peuplé d’Afrique.

Face à lui, Abubakar, 71 ans, est un autre vétéran de la politique qui a déjà tenté à quatre reprises de se présenter à la présidentielle au Nigeria.

C’est un homme d’affaires richissime dont la carrière a été ternie par de nombreuses allégations de corruption même s’il n’a jamais été poursuivi dans son pays.

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