République démocratique du Congo
Un mois exactement avant le début des élections générales en République démocratique du Congo, le mouvement citoyen Lucha précise sa position quant au futur scrutin. Si le mouvement reste fermement attaché à son combat pour des élections crédibles et transparentes, il n’entend toutefois pas boycotter les élections qui se tiendront sans doute avec la controversée machine à voter.
Opposant invétéré de la machine à voter, la Lucha a plusieurs fois appelé au retrait de cet instrument acheté à une société sud-coréenne pour les trois scrutins provinciaux, législatifs et présidentiel. À écran tactile, la machine doit permettre de choisir les candidats et imprimer les bulletins de vote. Depuis son annonce, elle braque également une partie de l’opposition qui l’a surnommée “machine à voler”.
Mais, à un mois des échéances électorales, rien ne présage de son retrait par la Commission électorale nationale indépendante (Céni) qui la qualifie de sûre. Même posture de la Céni face au fichier électoral “truffé de millions d’électeurs fictifs” selon l’opposition et la société civile. C’est avec ce fichier qu’iront les Congolais aux urnes.
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En dépit de ces divergences, la Lucha ne compte pas pourtant autant prôner le boycott le scrutin. “Bien au contraire ! La LUCHA encourage les Congolaises et les Congolais à se lever par millions pendant et après la journée du 23 décembre 2018, pour en finir une fois pour toutes avec Kabila, son régime, et tout ce qui y ressemble. C’est l’occasion rêvée de montrer à la face d’un monde indifférent, voire méprisant, qu’aucun subterfuge, aucune manœuvre, aucune terreur, aucune humiliation ne peut vaincre la volonté, la liberté et le désir de dignité d’un peuple”, écrit-elle dans un communiqué daté du 22 novembre, jour de l’ouverture de la campagne électorale en RDC.
Le mouvement maintient toutefois sa position “pour une transition citoyenne, sans Kabila, conduite par une personnalité neutre issue de la société civile, qui aura pour mission de remettre le pays en ordre et d’organiser des élections véritablement libres, équitables et apaisées”.
Vingt-et-un candidats sont appelés aux urnes le 23 décembre pour des élections générales dont la présidentielle, déjà reportée à deux reprises. Si une partie de l’opposition – dont l’UDPS de Félix Tshisekedi – s’est résignée quant à l’utilisation de la machine à voter, des poches de résistance demeurent. C’est notamment le cas du candidat de la coalition de l’opposition Lamuka, Martin Fayulu qui a réitéré qu’il voulait “des élections crédibles, c’est-à-dire des élections avec bulletins de papier, sans machine à voter”. Sera-t-il entendu ? Rien n’est moins sûr.
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