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Crise anglophone : Yaoundé dément avoir imposé des restrictions aux déplacés du Nord-Ouest

Crise anglophone : Yaoundé dément avoir imposé des restrictions aux déplacés du Nord-Ouest

Cameroun

Le gouvernement nie avoir soumis à des restrictions les personnes fuyant les combats relatifs à la crise anglophone dans le Nord-Ouest.

« Le communiqué de presse publié sur les réseaux sociaux le 18 septembre 2018 et attribué au délégué des transports du Nord-Ouest est faux et sans fondement », peut-on lire dans un communiqué rendu public ce 19 septembre par Gilbert Ngong, un responsable de l’administration de la province du Nord-Ouest.

Un document circulant sur les réseaux sociaux faisait état d’une série de restrictions à l’encontre des personnes quittant leurs domiciles afin de se mettre à l’abri des combats liés à la crise anglophone entre forces de sécurité camerounaises et séparatistes.

« J’ai l’honneur d’informer le grand public qu’à titre de mesure visant à protéger les personnes voyageant en dehors de la région, elles devront désormais fournir des informations supplémentaires à leur point de départ. En effet, ils indiqueront la raison de leur départ, le nom du destinataire et son contact. Toute personne qui ne se conformera pas à cette commande verra son voyage annulé », indiquait le communiqué attribué au délégué aux transports.

À la recherche d’un pacificateur

Ce qui a suscité l’indignation dans les réseaux sociaux. Indigné lui aussi, le gouvernement a donc mis un point d’honneur à démentir cette déclaration. Tant le Cameroun est partie prenante de nombreux textes internationaux interdisant ce genre de mesures restrictives.

« Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un Etat. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays », stipule par exemple l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948.

La crise anglophone est née en novembre 2016, lorsque des Camerounais des zones occidentales d’expression anglophone ont commencé à décrier par exemple le déficit infrastructurel et la sous-représentativité dans les institutions.

Les dialogues initiés par Yaoundé, les arrestations de leaders de la sécession, les actions militaires ni le plan humanitaire d’urgence lancé par le gouvernement en juin dernier, ne suffisent pas jusqu’ici à faire baisser la tension.

Et l’addition semble déjà très salée. Deux ans après son déclenchement, la crise anglophone a déjà fait plus de 85 morts au sein de la force publique et tué plus de 600 civils. Par ailleurs, selon l’ONU, près de 160 000 personnes ont dû fuir leur logement à la suite des violences. L’agence nigériane de gestion des urgences (SEMA) estime pour sa part à près de 75 000 Camerounais ayant trouvé refuge au Nigeria.

Pour des observateurs, la fin de cette crise constitue ainsi l’un des grands défis de celui qui présidera aux destinées du Cameroun à l’issue de la présidentielle du 7 octobre prochain.

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