République démocratique du Congo
Du fait des violences imputables à des milices, les équipes de l’OMS et des organismes humanitaires peinent à se déployer dans l’est de la RDC pour mener une riposte efficace contre le virus Ebola qui a déjà tué près de 44 personnes en quelque deux semaines.
« Nous ne savons pas si nous avons identifié toutes les chaînes de transmission. Le scénario le plus défavorable est que nous avons ces zones de sécurité où l’épidémie pourrait prendre racine que nous ne connaissons pas », s’est inquiété ce vendredi 17 août, Tarik Jasarevic, porte-parole de l’OMS, lors d’un point de presse à Genève.
D’après les données recueillies par l’OMS et le ministère congolais de la santé, sur 78 cas confirmés, il y a déjà eu 44 décès. Et environ 1 500 personnes ont été identifiées comme ayant été en contact avec de personnes infectées par la maladie.
Ce qui explique que la maladie se soit propagée de son épicentre Mangina dans le Nord-Kivu à la province voisine de l’Ituri. Et tous les efforts déployés pour une contenir le virus sont annihilés par la violence imputable aux milices qui infestent tout l’est de la RDC ou presque.
« Il y a cependant des zones rouges près de Mangina auxquelles les travailleurs humanitaires ne pouvaient pas accéder pour des raisons de sécurité », a ajouté Jasarevic.
La communauté internationale face à deux défis
Comment alors allier lutte contre Ebola et sécurisation de l’est de la RDC ? Un véritable double défi non seulement pour la RDC, mais aussi pour la communauté internationale. Surtout si l’on s’en tient à la position géographique de l’est de la RDC, au coeur même de l’Afrique centrale, voire de l’Afrique tout entière.
C’est la dixième épidémie d’Ebola que connaît la RDC depuis la découverte du virus au bord de la rivière Ebola en 1976 près de la ville de Yambuku dans la province de l‘équateur au nord de la RDC. Près de 900 personnes ont déjà péri depuis la première épidémie.
En dehors de la RDC, plusieurs pays africains ont déjà été touchés par Ebola. De 2013 à 2016, le virus a contaminé quelque 28 600 personnes et en a tué plus de 11 300 en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia.
Des chercheurs estiment que le virus est transmis par les chauves-souris, qui peuvent l’héberger sans en mourir. Ebola atteint d’autres animaux tels que des singes avec lesquels les chauves-souris partagent des arbres ou les fruits. Il se transmet souvent aux humains via la viande de brousse infectée.
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