Zimbabwe
Le 30 juillet 2018, les Zimbabwéens se rendront aux urnes. Ce n’est pas un scrutin ordinaire. Après une trentaine d’années de règne de Robert Mugabe, ces élections pourraient symboliser un souffle nouveau pour le pays. Mais à quelques conditions…
L’opposition zimbabwéenne était dans les rues d’Harare mercredi pour exiger des réformes nécessaires à la crédibilité des élections prévues le 30 juillet. Il y a encore quelques mois, ce scénario aurait paru inimaginable au vu de la répression policière et des interdictions de manifester dont a fait l’objet l’opposition sous le règne de Robert Mugabe, poussé à la démission en novembre 2017 par son armée.
Des pages sombres que le Zimbabwe veut oublier. Aujourd’hui, les Zimbabwéens rêvent d’un pays où la liberté d’expression et de manifester est consacrée. Mais également d’un pays qui retrouve son lustre d’antan avec une économie reluisante. Et pour beaucoup, la présidentielle de juillet est une porte ouverte.
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Redorer le blason économique et politique
Sur ce plan d’ailleurs, opposition et gouvernement sont au même diapason, bien que pour des raisons différentes. En effet, pour l’opposition dont la figure de proue est le jeune leader Nelson Chamisa du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), ces élections sont une occasion en or de se positionner au banc de la politique nationale longtemps dominée par la vieille garde, la Zanu-PF.
Par contre, pour le pouvoir incarné par le président Emmerson Mnangagwa, les enjeux sont multiples. Longtemps le bras droit de Robert Mugabe, Emmerson Mnangagwa a été accusé d‘être l’exécuteur de la sale besogne du régime vieux de 37 ans. À présent aux affaires, c’est une image qu’il veut faire oublier. Encore, en a-t-il le choix ?
S’il veut, en effet, retrouver la confiance des investisseurs qui asphyxient économiquement le Zimbabwe depuis les années Mugabe, et ainsi ressusciter une économie en lambeaux comme il l’a promis dès sa prise de pouvoir, Emmerson Mnangagwa se doit de rompre avec le passé. Et cela passe par le respect des libertés individuelles, le respect de la liberté de la presse, mais en premier lieu, la tenue d’un scrutin libre, équitable et transparent.
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L’armée sera une grande muette
Pourtant, le Zimbabwe n’a pas encore acquis cette réputation de pays entièrement démocratique où les élections sont un long fleuve tranquille. L’histoire électorale du pays a été jalonnée de violences et d’accusations de fraudes qui ont suscité la colère de l’opposition alors dirigée par le défunt Morgan Tsvangirai, fondateur du MDC.
Des troubles en partie attribués à l’armée qui s’est toujours montrée très proche du régime en place. Mais les choses semblent avoir changé. À l’approche des élections auxquelles 23 candidats ont postulé – un record pour le pays – l’armée a promis d‘être neutre, quel que soit le résultat.
Pour montrer patte blanche, le gouvernement a non seulement pris ses distances avec les remarques du vice-ministre des Finances, Terence Mukupe, qui a déclaré que l’armée ne permettrait pas à l’opposition de gouverner si elle remporte des élections cette année. Mais aussi, fait appel à des observateurs internationaux pour le suivi du scrutin. Cela n‘était plus arrivé depuis 2002.
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La communauté internationale s’y intéresse
Les observateurs ont d’ores et déjà sollicité auprès du gouvernement une plus large ouverture sur l’impression et le stockage des bulletins de vote après des tensions entre le parti au pouvoir et l’opposition, cette dernière soupçonnant des fraudes.
Toutefois, si ce scrutin était certifié transparent et démocratique pour les observateurs internationaux, ce serait alors une ère nouvelle pour le Zimbabwe qui se rendrait avec tous les arguments nécessaires auprès des bailleurs pour l’assistance financière tant sollicitée.
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