Rwanda
Le président du Rwanda Paul Kagame sera reçu mercredi par Emmanuel Macron à l’Elysée, pour la première fois depuis 2011, alors que les relations entre Paris et Kigali restent très acrimonieuses depuis le génocide rwandais de 1994, a-t-on appris mardi auprès de l’Elysée.
Venu pour participer au salon international des startup VivaTech, M. Kagame, qui est également le président en exercice de l’Union africaine (UA), s’entretiendra mercredi en tête-à-tête avec Emmanuel Macron avant une déclaration commune.
Signe d’un progressif apaisement, les deux dirigeants se sont déjà vus à deux reprises en un an : en marge de l’Assemblée générale de l’ONU et en Inde à l’occasion du sommet solaire.
Une visite d’Emmanuel Macron au prochain sommet de l’UA, début juillet en Mauritanie, est envisagée.
“Ils veulent travailler ensemble malgré la complexité de la relation bilatérale”, indique la présidence française, en pointant les “convergences de vue dans les domaines de l’innovation, du climat ou des opérations de maintien de paix en Afrique”.
Les questions multilatérales seront au coeur de l’entretien de mercredi, a-t-on ajouté.
Apaiser les tensions
Les deux hommes pourraient également évoquer une possible candidature de la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, à la tête de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), qui serait vue d’un bon oeil à Paris, selon des médias. Ce poste est actuellement occupé par la Canadienne d’origine haïtienne Michaëlle Jean.
M. Kagame participera à l’Elysée à un déjeuner réunissant des patrons du numérique, comme Mark Zuckerberg (Facebook) et Satya Nadella (Microsoft).
Son pays d’Afrique centrale nourrit l’ambition de devenir l’un des centres numériques du continent.
Jeudi, les deux chefs d’Etat effectueront ensemble une partie de la visite du salon VivaTech, selon la présidence.
Près d’un quart de siècle plus tard, le rôle joué par la France au Rwanda reste encore un sujet hautement polémique, objet de tensions récurrentes entre Paris et Kigali.
Paul Kagame, arrivé au pouvoir après le génocide, a accusé les autorités françaises d’avoir soutenu le pouvoir hutu et d’avoir été un acteur des tueries ayant fait, selon l’ONU, quelque 800.000 morts entre avril et juillet 1994, essentiellement parmi la minorité tutsi, mais aussi chez les Hutu modérés.
Paris a toujours démenti toute implication dans les massacres. Mais en 2010, le président Nicolas Sarkozy avait reconnu lors d’un déplacement à Kigali de “graves erreurs d’appréciation” de Paris et une “forme d’aveuglement”, sans toutefois présenter d’excuses. M. Sarkozy avait ensuite reçu M. Kagame à l’Elysée en 2011.
Mardi, l’ancien chef d‘état-major français des armées au moment du génocide, l’amiral Jacques Lanxade, a réaffirmé au journal Le Monde que l’armée française n’avait “rien à se reprocher”.
Se disant favorable à l’ouverture des archives militaires dans ce dossier, il a estimé qu’il n’y avait “pas de secrets qui doivent être préservés”.
AFP
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