Tanzanie
Bien que personne n’ait suivi l’appel à manifester lancé par un activiste basé aux États-Unis, les administrations et les magasins sont restés fermés dans plusieurs villes du pays, rapportent des témoins.
Un pétard mouillé. C’est ainsi qu’on pourrait qualifier l’appel de Mange Kimambi. Cet activiste tanzanien qui, à partir des États-Unis, a multiplié ces derniers temps des posts sur les réseaux sociaux pour demander à ses compatriotes à descendre dans la rue pour dénoncer les pratiques du régime du président John Magufuli.
Mais, d’après des témoins, seuls neuf Tanzaniens ont essayé de manifester ce jeudi. Mais, ils ont très vite été rappelés à l’ordre par la police qui les a arrêtés dès le début de leur mouvement.
Ces manifestations devraient également gâcher les festivités liées à la célébration du 54è anniversaire de l’union de la Tanzanie avec les îles de Zanzibar dans l’Océan indien.
Si le « défenseur de la démocratie en Tanzanie » n’a pas encore fourni d’explications, il faut tout de même noter que ces manifestations avaient été interdites par les autorités. Et ce jeudi, d’importants effectifs policiers « bien armés » ont été déployés dans les grandes villes comme Dodoma, la capitale, Dar-es-Salam, Arusha, Stone Town et Mwanza. Selon les autorités policières, des activistes politiques dont la présidente de la ligue des femmes du CHADEMA, principal parti de l’opposition ont été arrêtés.
Des dispositions qui procèdent de la mise en garde de la police. « Ceux qui participeront aux protestations interdites seront battus comme des chiens errants », a prévenu hier à la télévision, Gilles Muroto, chef de la police de Dodoma.
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Des villes “mortes”
Mais, cette résignation semble avoir ragaillardi le Chef de l‘État. “En tant que Tanzaniens, nous devons défendre notre paix. Nous ne devrions pas nous permettre d‘être utilisés par nos ennemis “, a déclaré Magufuli dans son discours de la Journée de l’Union à la nation, diffusé en direct sur la télévision d’Etat. Non sans menace : “Nous n’aurons de pitié pour quiconque à l’intérieur ou à l’extérieur du pays, tentera de nous déstabiliser”.
Toutefois, d’après des Tanzaniens, les administrations et les magasins sont restés fermés dans les grandes agglomérations du pays. Et les opposants n’entendent pas en rester là.
Trois ans après son élection, John Magufuli est de plus en plus mis en cause dans de multiples violations des droits de l’homme. Des violations marquées par des arrestations comme celle de Freeman Mbowe, le président du principal parti d’opposition, le Chadema en fin mars dernier.
Magufuli est aussi critiqué par des ONG dont le Comité de protection des journalistes (CPJ) pour sa volonté de tuer la liberté d’expression en exigeant des frais annuels de 930 dollars aux blogueurs.
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