Cameroun
L’arrestation de Julius Ayuk Tabe, président du Conseil indépendant du Conseil des gouverneurs du mouvement séparatiste d’Ambazonia et bien d’autres pourraient envenimer les relations entre le Cameroun et son voisin.
Fin de cavale pour Julius Ayuk Tabe. Selon les autorités nigérianes, le président du Conseil indépendant du Conseil des gouverneurs du mouvement séparatiste d’Ambazonia et six de ses lieutenants ont été arrêtés vendredi à Abuja au Nigeria. « Tabe et six de ses partisans avaient été placés en garde à vue vers 19 heures (18h00 GMT) le vendredi. Ils étaient en réunion à Nera Hôtels à Abuja”, a déclaré un responsable nigérian sous couvert d’anonymat.
Information confirmée par le groupe séparatiste qui parle de « l’enlèvement de Julius Ayuk Tabe avec six des membres du mouvement ».
Mais, des arrestations qui ne sont pas de nature à favoriser des relations de bon voisinage entre le Cameroun et le Nigeria. Si en effet, des autorités nigérianes disent ignorer le pays de provenance du commando ayant capturé Julius Ayuk Tabe et ses six collaborateurs, le groupe séparatiste de son côté évoque un “enlèvement illégal” organisé par des militaires camerounais. Difficile donc pour des journalistes dont le correspondant de Reuters de vérifier cette information.
Par ailleurs, cette arrestation intervient un mois après l’incursion de l’armée camerounaise en territoire nigérian à la poursuite des séparatistes anglophones. Ce qui du coup pourrait conduire Abuja à parler de la violation de son intégrité territoriale. Mais, même si les autorités nigérianes affirment avoir arrêté le 4 janvier des séparatistes camerounais qui seraient en train de suivre des formations au maniement des armes de guerre, Yaoundé pourrait de son côté reprocher à son voisin d’accueillir et héberger des personnes qui menacent sa sécurité intérieure.
La crise anglophone débute en novembre 2016. Des enseignants et des juristes anglophones des régions du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun, « frustrés » de devoir travailler en français et du déficit infrastructurel qu’accuseraient les régions occidentales camerounaises d’expression anglaise étaient descendus dans la rue pour réclamer des réformes et une plus grande autonomie.
La répression violente organisée par l’armée camerounaise en représailles aux manifestations et aux assassinats de certains éléments de la Force publique a déjà fait de nombreux morts et provoqué le déplacement de plus de 2000 personnes ayant fui leurs domiciles pour se réfugier dans d’autres régions du Cameroun ou dans les pays voisins dont le Nigeria.
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