Zimbabwe
Au fil des années, Grace Mugabe, l‘épouse du président zimbabwéen s’est invitée avec fracas sur la scène politique. Ses ambitions politiques, elle ne les cache plus. Samedi, elle a ouvertement exprimé son intention de gouverner le pays, deux jours seulement avant le limogeage du vice-président.
La guerre pour la succession du président Robert Mugabe est ouverte au Zimbabwe, notamment au sein du parti au pouvoir la Zanu-PF. Dans cette course où tous les coups semblent permis, Grace Mugabe, l‘épouse du chef d’Etat a pris une sérieuse option dans sa quête de pouvoir.
Avec l‘éviction ce lundi du vice-président Emmerson Mnangagwa, présenté comme l’un des plus fidèles lieutenant du président Mugabe, la Première est débarassée d’un autre potentiel concurrent.
Le limogeage du vice-président Mnangagwa est l‘épilogue de plusieurs semaines de vives tensions au sein de l’exécutif zimbabwéen et du parti au pouvoir, au cours desquelles Grace Mugabe a accusé M. Mnangagwa d’avoir ourdi des complots, notamment d’avoir préparé un coup d’Etat au moment de l’indépendance en 1980.
“En 1980 cette personne appelée Mnangagwa voulait faire un coup d’Etat. Il voulait prendre le pouvoir du président. Il conspirait avec des Blancs,” a-t-elle dit.
Des accusations sans fondement selon les supporters du vice-président qui reprochent plutôt à la Première dame de vouloir écarter leur champion. Une sombre affaire d’empoisonnement dont aurait été victime le vice-président a du reste été imputée à Grace Mugabe.
Ces nouvelles tribulations au sein du parti au pouvoir ne sont pas sans rappeler l‘épisode Joyce Mujuru, ancienne vice-présidente et présentée jusqu’en 2014, comme l’héritière du président Mugabe. Mais cette alliée de la première heure du président zimbabwéen dans la lutte pour d’indépendance a d’abord été limogée et poussée aux portes du parti après de similaires accusations de complot contre le chef de l’Etat. Des griefs dont Grace Mugabe s‘était également fait le porte-voix.
De Première dame de luxe à politicienne acharnée
Âgé de 93 ans et affaibli, Robert Mugabe a annoncé sa candidature pour la présidentielle de 2018. Une démarche dans laquelle l’accompagne son épouse. Début septembre, elle se livrait à une nouvelle plaidoirie exaltée pour le maintien au pouvoir de son président de mari.
Toutefois, il semble que la Première dame soit pressée d’accéder à la magistrature suprême alors que son époux tarde à désigner officiellement un successeur.
Samedi, la Première dame, au cœur des secrets de la République, laissait déjà entendre que le vice-président serait demis de ses fonctions, avant même l’annonce officielle de son éviction. Le jour suivant, elle déclarait alors qu’elle était prête à succéder à son époux.
“Je dis à M. Mugabe : vous devriez (…) me laisser prendre votre place,” a-t-elle lancé devant des milliers de personnes dans un stade de Harare.
“N’ayez pas peur. Si vous voulez me donner votre poste, donnez-le moi librement,” a ajouté la Première dame, Grace Mugabe.
Un destin présidentiel dont se convainc de plus en plus Grace Mugabe, surtout avec l’ossature politique actuelle au Zimbabwe. L’opposition est aujourd’hui réduite à sa plus simple expression. Le principal opposant Morgan Tsangirai est, en effet, affaibli par un cancer qui l’a écarté de la scène politique.
Quant aux mouvements de contestation portés ces derniers mois par le pasteur Evan Mawarire – par ailleurs candidat déclaré à la présidentielle de 2018 -, ils ont été anéantis par la brutale répression des forces de sécurité.
Longtemps assimilée à une Première dame de luxe, Grace Mugabe s’est trouvée une autre passion pour la politique. Haranguée par les foules, presque libre de toute concurrence, la responsable de la ligue des femmes de la Zanu-PF ne semble pas vouloir s’arrêter en si bon chemin.
Née le 23 juillet 1965, Grace Marufu a eu trois enfants avec Robert Mugabe et un quatrième d’un précédent mariage.
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