Angola
Le vice-président angolais Manuel Vicente a été mis en accusation par la justice portugaise qui le soupçonne d’avoir payé 760.000 euros à un procureur pour que ce dernier classe deux enquêtes le visant en 2012, a annoncé jeudi le Parquet.
M. Vicente, qui était président de la compagnie pétrolière angolaise Sonangol à l‘époque des faits présumés, sera jugé pour corruption active, blanchiment d’argent et falsification de document, a indiqué le Parquet général de la République dans un communiqué.
Complices présumés, son avocat Paulo Blanco et son représentant pour ses affaires au Portugal, Armindo Pires, ont également été mis en accusation.
L’ancien procureur portugais Orlando Figueira, arrêté en février 2016 et actuellement assigné à résidence sous le soupçon d’avoir perçu de l’argent du vice-président angolais, répondra pour des crimes de corruption passive, blanchiment d’argent, violation du secret de l’enquête et falsification de document.
Les autorités portugaises ont saisi 512.000 euros placés au nom de M. Figueira sur des comptes bancaires au Portugal et à la principauté d’Andorre, a ajouté le ministère public.
Peu après l’arrestation du magistrat, M. Vicente avait nié toute implication dans cette affaire, affirmant n’avoir “absolument rien à voir avec un quelconque paiement”.
“Cela m‘étonne beaucoup que mon client puisse avoir été accusé car il n’a rien à voir avec les faits et n’a non plus jamais été entendu” par la justice, a réagi son avocat Rui Patricio auprès de l’agence de presse Lusa.
Le dirigeant angolais âgé de 60 ans sera informé de l’acte d’accusation par le biais d’une commission rogatoire adressée aux autorités angolaises, a précisé le parquet dans son communiqué.
Selon les médias portugais, une des enquêtes classées par M. Figueira portait sur l’origine des fonds avec lesquels M. Vicente avait acheté un appartement de luxe dans la banlieue de Lisbonne.
Fin 2012, des révélations faites par la presse portugaise sur des enquêtes ciblant plusieurs hauts responsables du régime de Luanda avaient jeté un froid sur les relations diplomatiques entre le Portugal et l’Angola, une de ses anciennes colonies africaines.
Manuel Vicente fut un temps considéré comme le dauphin du président José Eduardo dos Santos, qui règne sans partage sur l’Angola depuis 37 ans. Début février, le chef de l’Etat a confirmé qu’il ne briguerait pas de nouveau mandat aux élections générales d’août, désignant l’actuel ministre de la Défense, Joao Lourenço, comme son successeur.
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