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Election américaine : chronique d'une campagne vulgaire

Election américaine : chronique d'une campagne vulgaire

Etats-Unis

La campagne électorale américaine aura cristallisé les attentions de par le monde. Cela est surtout dû à la violence qui a caractérisé cette course à la Maison Blanche.

Jusqu’au dernier jour, la bataille aura été outrancière. A la limite même vulgaire. Le candidat républicain Donald Trump et sa rivale, la démocrate Hillary Clinton, se sont lancés dans une série d’insultes et d’attaques jusqu‘à faire oublier leurs programmes de gouvernance respectifs.

Pour beaucoup d’observateurs, le richissime homme d’affaires a été le plus prolifique à ce jeu. Avant même le début de la campagne, Donald Trump avait attiré l’attention du monde occidental et au-delà, sur sa personnalité un rien excentrique.

Donald Trump ; la ligne rouge franchie ?

Les Clinton, le Mexique, l’administration Obama, les femmes, les immigrés, les musulmans… les Noirs, tous y sont passés. Le New York Times dit avoir recensé exactement 1.573 insultes et attaques du candidat sur son compte Twitter.

Parmi les plus célèbres, figure sans aucun doute cette déclaration sur les Mexicains dans laquelle il les accuse d‘être des violeurs et d’envoyer la drogue aux États-Unis. L’Afrique n’a pas été en reste dans la rafale d’insultes du candidat Trump. En octobre 2015, à Indianapolis, le milliardaire affirmait que “certains Africains sont des imbéciles, paresseux, tout juste bons à manger, faire l’amour et voler”. De son point de vue, “la plupart des pays africains devraient être colonisés pendant un siècle”.

A l’endroit de son adversaire Hillary Clinton, les invectives se sont multipliées jusqu’au dernier jour. “La personne la plus corrompue à se présenter à une présidentielle américaine”, “une marionnette de Wall Street”, “un désastre sur le plan international”, “trop faible pour diriger”, “malhonnête”, “pourrie”, “incompétente… Donald Trump ne s’est pas privé. Il promet même de faire “arrêter, juger, exécuter” Hillary Clinton si jamais il était élu président.

Le candidat républicain entend ainsi faire payer sa rivale pour l’affaire des emails, mais également pour l‘État islamique dont il l’accuse d‘être la co-fondatrice avec le président Barack Obama.

Hillary Clinton : la gaffe impardonnable

De son côté, Hillary Clinton n’est pas une immaculée. Même si on la classe dans une mesure moindre par rapport à Trump, la candidate démocrate s’en est elle aussi pris à son adversaire et à ses électeurs.

L’ancienne secrétaire d‘État n’a eu cesse de répéter que son rival était un “danger public”, incapable selon elle de diriger le pays. Elle a franchi la ligne jaune lorsque lors d’un meeting, où elle a qualifié la moitié des électeurs de Donald Trump de “pitoyables”, violant la règle selon laquelle il ne faut pas s’en prendre aux électeurs du camp adverse.

“Pour généraliser, en gros, vous pouvez placer la moitié des partisans de Trump dans ce que j’appelle le panier des gens pitoyables… Des racistes, sexistes, homophobes, xénophobes, islamophobes. Vous n’avez qu’à choisir”, déclarait-elle le 9 septembre à New-York.

Une déclaration certes, mais qui a attisé une vive polémique concernant les réels sentiments de la candidate démocrate. Même si elle s’en est excusée, Hillary Clinton a imprimé dans l’esprit de plusieurs Américains l’image d’une femme un brin arrogante.

Le duel des impopulaires

La campagne électorale américaine, estime le New-York Times, rebute les électeurs américains. Un sondage publié vendredi par le célèbre journal fait ainsi savoir que 82 % des électeurs se disent “dégoûtés” par cette élection où l’hystérie, les insultes et le manque de courtoisie ont été l‘épine dorsale des discours politiques.

Toutefois, le rapport souligne une certaine hypocrisie des électeurs américains qui restent malgré tout très accrochés à la campagne.

Cette rhétorique de la violence observée tout au long de cette course à la magistrature suprême des États-Unis n’est certes pas nouvelle, mais elle a pris des dimensions bien inquiétantes cette année, laissant l’image d’une Amérique largement fracturée, observent des spécialistes.

“Amuseur et danger public” ou alors “femme incompétente ou corrompue”, les Américains décident ce mardi de l’image et de l’orientation qu’ils veulent donner à leur pays en désignant le 45e président des États-Unis d’Amérique. Aussi impopulaire et détesté soit-il.

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