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Cameroun : mesures sécuritaires drastiques face aux attaques djihadistes dans l'Extrême-Nord

Cameroun

La recrudescence des attaques dans plusieurs villes de l’Extrême-Nord Cameroun par Boko Haram a amené les autorités à davantage renforcer les mesures sécuritaires jusque-là mises en place : envoie de soldats supplémentaires, fermeture des frontières (Centrafrique, Nigeria), expulsion d‘étrangers en situation irrégulière…

Les attaques de samedi (attentat-suicide : 21 morts et plus de 70 blessés), et de dimanche (dans deux villages de la région : trois personnes décapitées) ont emmené les autorités de la région – et du pays – à renforcer des mesures sécuritaires pour faire face à ces attaques répétées de Boko Haram.

Entre trois et quatre cents nouveaux soldats, gendarmes et policiers seront déployés dans la ville de Maroua (chef-lieu de la région) avec pour objectif de fouiller les moindres recoins de la ville et ses environs, recenser tous les habitants (étrangers et nationaux). Par ailleurs, les enfants de la rue ont été sommés de libérer les lieux publics (interdits de regroupement au-delà de 18 heures), et les étrangers en situation irrégulière seront renvoyés dans leur pays d’origine.

Des mesures qui viennent s’ajouter à celles déjà mises en place par le passé comme l’interdiction de la circulation des motos de 20h à 5h (qui assurent le transport en commun), l’interdiction du port de la Burqa, couvre-feu, contrôles et fouilles systématiques stricts… Autant de mesures salutaires qui jusqu’ici ont ramené le calme et un peu de sérénité.

Ce qui amenait Midjiyawa Bakary gouverneur de la région, à affirmer avec conviction le ‘‘retour au calme’‘… Une annonce qui avait entrainé le relâchement des mesures appliquées. C‘était sans compter avec le retour des attaques meurtrières.

Le 29 juin, la localité de Djakana subissait une attaque. Bilan : 11 morts et plusieurs blessés. Et depuis le 1er juillet, douze incursions dont huit meurtrières ont été enregistrées dans des localités comme Kolofata, Balatoukse, Cherif Moussari, Malourmi ,Aldjé, Goulouzivini… Des attaques répétées qui font payer aux civils le lourd tribut ; pour la majorité égorgés, enlevés et du bétail emporté (400 bœufs mercredi 20 juillet).

Les ripostes de l’armée ont permis jusqu’ici de repousser les assaillants. Des mesures sécuritaires qui ralentissent cependant l’activité économique dans cette partie du pays.

‘‘Depuis 3 ans, c’est négatif, ça ne va pas avec ce problème d’insécurité rien ne marche, avec la frontière qui est fermée, nous faisons face à de terribles difficultés’‘, déclare Adam, commerçant à Maroua.

‘‘Je vous dis que ça ne va pas, pour le marché, l’activité dans l’Extrême-Nord ça ne va pas toujours parce que les clients qui venaient de partout, de Mora, Yagoua, Kousseri ne peuvent plus venir à cause de l’insécurité’‘, ajoute Oumarou Ousmane, également commerçant.

Maroua commémore ses morts

Une recrudescence des attaques qui ont lieu alors que les populations de Maroua ont commémoré la date du premier anniversaire de l’attentat du 25 juillet 2015 qui a fait 33 morts et des dizaines de blessés. Une marche silencieuse a été organisée dans les artères de certains quartiers de la ville.

L’attentat avait été perpétré par une femme kamikaze qui s’était fait exploser.

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