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Hommage à Mandela 2/3 : les huit ans qui ont conduit Nelson Mandela à la tête de l'Afrique du Sud

Hommage à Mandela 2/3 : les huit ans qui ont conduit Nelson Mandela à la tête de l'Afrique du Sud

Afrique du Sud

Le premier président noir de la République sud-africaine est un avocat qui a pris les armes pour défendre une société multiculturelle et tolérante. Jusqu’au dernier moment.

Nelson Mandela est entré dans l’histoire comme un militant non-violent de la lutte contre la ségrégation raciale en Afrique du Sud. Mais la réalité de l’homme est bien plus complexe puisque pour le père de la Nation arc-en-ciel, la ligne de démarcation entre la non-violence et la violence pure ne tient qu‘à un fils. Celui de la conjoncture politique !

Depuis le balcon de l’hôtel de ville du Cap où il s’exprime le jour de sa libération, le 11 février 1990, il déclare encore que le « recours à la lutte armée […] était purement une action défensive contre la violence de l’apartheid ». Il ajoute d’ailleurs qu‘à cette date, il n’y a « aucune option à part continuer » le combat avec les mêmes armes. Deux semaines plus tard, suite à l’assassinat du leader communiste Chris Hani, il fait, pour la première fois, depuis 1961, une déclaration en faveur de la fin de la lutte violente. « Jetez dans la mer vos fusils, vos couteaux et vos machettes », dit-il. Nelson Rolihlahla Mandela rentre alors définitivement dans l’arène politique classique.

Présidentiable

C’est cette nouvelle posture qui lui permet d’engager de nouvelles négociations avec le président Frederik de Klerk en 1992 malgré la victoire des conservateurs pro-Apartheid aux législatives cette année-là. Le pays est pourtant au bord de la guerre civile surtout après l’assassinat de Chris Hani. Le discours d’apaisement que prononce alors Madiba envers la communauté noire tranche assez nettement avec ses prises de position militantes. À cette époque, Mandela a déjà commencé ses tournées à travers le monde, notamment à Cuba où il rencontre Fidel Castro. Les observateurs voient en lui un potentiel candidat à la présidence de la République.

Mais s’il faut à tout prix se permettre un anachronisme, on peut dire que Nelson Mandela n’est devenu « présidentiable » en Afrique du Sud qu‘à la faveur du retour de la question de l’Apartheid dans l’agenda international à la fin de la décennie 1970, à la suite des massacres de Soweto. Le symbole de ce changement de statut est son transfèrement de la tristement célèbre prison de Robert Island, où il occupait une minuscule cellule, à celle moins dure de Pollsmoor en 1982. La dernière prison de Madiba sera une petite villa avec Piscine qu’il rejoint en 1986. Deux ans plus tard, celui qui sera reconnu comme l’ancien avocat sera autorisé à retourner chez lui où il est placé en résidence surveillée.

Umbkhonto we Sizwe

C’est que Nelson Mandela fait peur au pouvoir raciste en Afrique du Sud depuis le début des années 1950 quand il prend la tête du Congrès national africain (ANC), un mouvement fondé après la réforme foncière de 1913. Le jeune prince Xhosa qui se revendique à l‘époque de la philosophie politique non-violente du Mahamat Ghandi doit se rendre à l‘évidence. Les élections de 1948 ont renforcé l’emprise du pouvoir de la minorité radicale blanche qui est déterminée à mettre les Noirs dans la périphérie de la vie sud-africaine dans ce qui sera désigné en ville comme « Township » ou « Bantustan ». Mandela connaîtra son premier procès en 1956 pour trahison. Un procès de masse où 150 co-accusés se retrouvent sur le banc des accusés. Il est acquitté. Mais le combat continue.

Les pressions du gouvernement de l’Apartheid sur les mouvements noirs vont être la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Mandela prendra la résolution définitive de prendre les armes en 1961 lors de la création de la branche armée de l’ANC, Umbkhonto we Sizwe. Mais il n’abandonne pas le combat politique pour autant. Dans la clandestinité, les leaders de l’ANC organisent des mouvements de désobéissance civile qui restent très suivis. C’est à la suite de l’un d’entre eux, une grève générale de trois jours qui tourne à l’affrontement entre manifestants et forces de l’ordre, qu’il est interpellé pour le procès qui l’enverra en prison pour 27 ans.

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