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Burkina : les mandats d'arrêt contre Blaise Compaoré et Guillaume Soro annulés

Burkina Faso

Alors que selon certaines indiscrétions la Chambre de contrôle de la Cour d’appel de Ouagadougou était attendue ce vendredi pour rendre son verdict sur l’abandon des charges contre Soro, une déclaration surprise de la Cour de cassation a annoncé ce jeudi l’annulation des mandats d’arrêt internationaux contre les deux hommes.

L’ancien président burkinabé Blaise Compaoré et le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Kigbafori Soro ne sont plus sous le coup des mandats d’arrêt internationaux qu’avait lancés la justice militaire burkinabé. Ce jeudi, la Cour de cassation du pays a annoncé que la procédure était annulée pour “vice de forme”. “Tous les mandats d’arrêt internationaux ont été annulés aujourd’hui par la Cour de cassation pour vice de forme. Ça concerne aussi bien le mandat d’arrêt contre Blaise Compaoré, celui contre Guillaume Soro et bien d’autres (…) Il aurait fallu demander les réquisitions du commissaire du gouvernement (procureur), du tribunal militaire avant d‘émettre les mandats. Cette formalité n’ayant pas été accomplie, la Cour a donc décidé d’annuler tous les mandats internationaux”, a déclaré à l’AFP le procureur général de la Cour de cassation Armand Ouédraogo.

Cette semaine pourtant, Roch Marc Christian Kaboré, le président du Faso, évoquait ce dossier sensible du mandat d’arrêt contre Soro, assurant qu’il ne devrait pas être un frein aux relations entre le Burkina et la Côte d’Ivoire. A la télévision publique, il déclarait alors qu’ “il était important (…) que les rapports avec la Côte d’Ivoire soient consolidés, renforcés parce que ce sont des relations que nous ne pouvons pas rompre, parce qu’il y a simplement un mandat d’arrêt contre Guillaume Soro (…) La justice fait son travail et en tant que président, je fais aussi mon travail qui est de renforcer l’amitié entre nos deux pays”, expliquait le chef de l’État burkinabè. Le cas Compaoré, lui, n’avait pas été évoqué.

Il était reproché à Guillaume Soro son implication dans la tentative de coup d‘État manqué au Burkina en septembre 2015. La justice burkinabé s’appuyait des enregistrements téléphoniques compromettants dans lesquels le PAN de la Côte d’Ivoire serait intervenu. Jusque-là, l’homme politique ivoirien avait toujours démenti les accusations. Par ailleurs, certaines indiscrétions avançaient que la Chambre de contrôle de la Cour d’appel de Ouagadougou devait examiner ce vendredi un recours contre ces écoutes téléphoniques afin d’obtenir l’abandon des poursuites contre Soro.

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Quant à l’ancien président burkinabé, Blaise Compaoré, il était accusé par la justice de son pays d’avoir joué un rôle dans l’assassinat de son prédécesseur Thomas Sankara en 1987; Blaise Compaoré devait aussi répondre des faits d’atteinte à la sûreté de l’État, de complicité d’assassinat et de complicité de recel de cadavre dont il était accusé. Sa naturalisation en tant qu’Ivoirien par un décret signé du président ivoirien Alassane Ouattara en novembre 2014, laissait penser aux observateurs de la vie politique burkinabé que l’ancien homme fort du Faso pourrait échapper à la justice.

Ainsi, l’annulation de ces mandats d’arrêt met-elle fin à la procédure judiciaire enclenchée contre les deux hommes ? Non, nous répond le procureur général de la Cour de cassation, Armand Ouédraogo. “Les juges peuvent reprendre et corriger les actes en suivant les procédures pour les rendre valides. Ce sont des lacunes qui peuvent être reprises. Même dès demain si les juges le veulent”, prévient-il.

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