Gen Taban Deng, anciennement ministre des Mines, assurera l’intérim du vice-président Riek Machar qui a quitté Juba après les violents affrontements au début du mois.
Soudan du Sud : Salva Kiir nomme un nouveau vice-président
Dans un décret communiqué ce lundi à la radio nationale, Salva Kiir, le président sud-soudanais annonce la nomination de Gen Taban Deng, figure influente du camp Machar, au poste de vice-président de la République par intérim au sein du gouvernement d’union nationale.
En réalité, Salva Kiir s’aligne sur une décision du SPLM-IO, le parti du vice-président et ancien rebelle Riek Machar, qui avait décidé, il y a deux jours, de nommer Gen Taban Deng comme vice-président par intérim. Les cadres du parti avaient alors évoqué une disposition de leur règlement intérieur qui stipule qu’en cas de vacance d’un poste, ils peuvent procéder à la nomination de quelqu’un d’autre pour assurer son intérim. Toutefois, il sera retiré à Taban Deng, le portefeuille des Mines.
Pour rappel, à la suite des violents combats qui ont troublé la fragile quiétude de Juba du 08 au 11 juillet derniers et qui ont fait au moins 300 morts, Riek Machar avait quitté la capitale avec bon nombre de ses lieutenants. Il disait craindre pour sa vie, sa résidence ayant été bombardée.
Riek Machar, dont des proches disent qu’il se trouve dans les environs de Juba, avait visiblement senti le coup de sa suppléance venir. Samedi, il révoquait de ses fonctions de ministre de Mines Gen Taban Deng, le soupçonnant de comploter avec le camp adverse.
Si cette nomination apparaît comme un point marqué par le président Salva Kiir qui se joue des dissensions dans le camp de son principal adversaire, Riek Machar peut cependant toujours compter sur le soutien de nombreux cadres de son parti.
Une aile de l’ex-rébellion a notamment publié un communiqué reprochant à Taban Deng de se lancer dans une aventure personnelle et illégitime et l’accuse d’agir par “vengeance personnelle” contre Riek Machar.
Il y a peu, Taban Deng s’opposait lui aussi au déploiement d’une force d’intervention envisagée par les pays de la région, comme l’avait fait avant lui Salva Kiir. D’ethnie nuer comme Riek Machar, cet ex-gouverneur de l‘État pétrolier d’Unité (nord) fut l’un des principaux négociateurs pour les ex-rebelles dans le cadre de l’Accord de paix signé en août 2015 afin de mettre un terme aux deux années de conflits meurtriers au Soudan du Sud.