France
C’est majoritairement soulagée que la diaspora sénégalaise à Paris a réagi à l’annonce du président Macky Sall de ne pas briguer un troisième mandat en février prochain.
Après les troubles qui ont secoué le Sénégal le mois dernier, cette décision désamorce les craintes de nouvelles effusions de sang dans le pays après des mois de spéculation.
"Oui, c'est une décision historique, parce que tout le monde pensait qu'il allait se représenter, tout le monde.... Donc il a pris tout le monde par surprise. Donc c'est ça la surprise !", a déclaréIbrahim N'diaye, photographe.
"Je ne suis ni Macky (Sall), ni l'autre (l'opposant Ousmane Sonko, ndlr). Mais on est vraiment en paix ici. Je n'ai même pas les mots justes, parce qu'on ne s'y attendait pas. On a besoin de cette sérénité !", s'est confiéeAmy Konaté, commerçante.
Dans les rues du quartier de Château Rouge, dans la capitale française, certains sénégalais expatriés estiment toutefois que cette décision arrive trop tard, après le bilan des violences récentes.
Dans son discours à la Nation prononcé lundi en fin de journée, Macky Sall a déclaré qu'il cherchait à donner la priorité au progrès du Sénégal, "en particulier dans une période de difficultés et d'incertitudes socio-économiques".
"L'intérêt final, c'est que les Sénégalais n'aillent pas au chaos, et c'est ça qui est important, puisque le président a dit qu'il ne se présenterait pas pour un troisième mandat. C'est un pas en avant pour la démocratie sénégalaise. C'est ça qui est important", a précisé Cheikh Fall, co-gérant d'une boutique de tissus africains.
Âgé aujourd’hui de 61 ans, le président Macky Sall, a été élu pour la première fois en 2012 pour un mandat de sept ans, puis en 2019 pour un mandat de cinq ans, à la suite d'une révision constitutionnelle du mandat présidentiel.
La Constitution stipule qu'un président ne peut exercer plus de deux mandats, mais les partisans de M. Sall ont fait valoir que le compteur avait été remis à zéro grâce à la révision de 2016.
Macky Sall avait déjà fait campagne contre un troisième mandat de son prédécesseur, Abdoulaye Wade, au pouvoir de 2000 à 2012, et avait déclaré qu'il ne briguerait pas un nouveau mandat, à contre-courant de la tendance continentale à l'enracinement des hommes forts à la tête du pays.
Toutefois, au cours des derniers mois, il était resté timide quant à son intention de briguer un troisième mandat, entretenant ainsi l'ambiguïté exploitée par le chef de file de l'opposition Ousmane Sonko.
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L'actualité panafricaine du 18 novembre 2024 [Africanews Today]